Résumé: e Stade Brestois s'apprête à jouer la finale de la coupe de France... et à déposer le bilan. Mais Kevin, supporter n°1 du club a LA solution : persuadé d'être le cousin de Sylvester Stallone, il compte lui emprunter l'argent nécessaire au sauvetage du club ! Sa route va croiser celle de trois braqueurs gilets jaunes, d'une libraire itinérante, d'une meute policière aux abois... et l'amener aux portes du Parc des Princes !
À
Brest, outre la pluie (c’est totalement gratuit, désolé), il y a le SB29, le Stade brestois, l’équipe de football de la ville. Grosse sensation dans les tribunes, cette année, ils sont en finale de la Coupe de France, une première depuis des décennies. Autoproclamé supporter numéro un, Kevin a donc de quoi être content et survolté. Pourtant, derrière les fanions et les chants, la réalité économique du Finistère n’est pas très reluisante. Des usines ferment, des travailleurs se retrouvent sur le pavé et, selon la rumeur, les finances du club ne seraient pas non plus très reluisantes. Il va falloir se serrer les coudes pour encourager les stars du ballon rond et trouver des moyens afin de boucler les fins du mois. Espérons que cette situation difficile ne poussera pas certains fans à avoir de mauvaises idées pour se renflouer.
Kris est un Breton doté d’une sensibilité sociale très profonde. De plus, il aime le football et codirige une collection à ce sujet (Coup de tête). Logiquement, il a combiné tous ses intérêts dans un album foisonnant et farfelu : Tous ensemble !. Mélange étrange des genres, le récit saute constamment du coq à l’âne en suivant les pérégrinations improbables d’un ravi persuadé d’être le cousin de Sylvester Stallone et d’une brochette de cols bleus désespérés face à un licenciement imminent. À cela, viennent s’ajouter des forces de l’ordre caricaturales, une libraire ambulante pas moins dépassée (dont le rôle déjà anecdotique est expédié manu militari quelques pages plus loin) et même des fans de L’En Avant Guingamp (c’est dire que le scénariste a ratissé large). Course à l’échalote grotesque et avalanche de dialogues bien sentis, la lecture s’avère surprenante et drôle, quoique passablement étouffante sur la longueur, sans compter les prolongations et les tirs aux buts. L’envie et le plaisir de raconter sont bien là, mais dans quel but et, surtout, à propos de quoi finalement ? Malheureusement, cet empilement de scènes absurdes et de rebondissements ubuesques ne proposent rien de vraiment concluant.
Trait ultra-réaliste et souci constant du détail, Emmanuel Michalak offre une copie impeccable et léchée. Décors et véhicules au cordeau, mise en page bien en place (quand elle arrive à se faufiler entre des phylactères envahissants), le cadre se montre finement retranscrit. Idem avec la distribution, celle-ci est croquée juste comme il faut, avec un peu d'exubérance, sans jamais tomber dans la caricature et l’excès. Les couleurs très justes de Juliette Laude renforcent l’impression de netteté et de précision émanant de ces planches d’une excellente tenue.
La force du collectif, les risques inhérents aux mouvements de masse, le tout nourri aux instincts primaires, Tous ensemble ! fonce dans la mêlée (zut, mauvais sport) et ne se pose pas de question. Résultat, le lecteur se retrouve plongé au cœur d’une troisième mi-temps déchaînée, sans avoir vécu le reste de la partie. Frustrant et finalement indigeste.
La preview
Les avis
Erik67
Le 18/04/2024 à 07:44:11
Encore une BD sur un mode humoristique et burlesque pour nous présenter les bons gars de Brest soutenant leur équipe de football en final.
Or, le club de foot connaît de graves difficultés financières alors qu'il ne reste plus qu'un match à jouer pour emporter la coupe. Il est question également d'une entreprise qui ferme ses portes et de pauvres gars sur le carreau. Ces derniers vont d'ailleurs commettre un casse pour financer leur départ ainsi que renflouer les caisses du club.
Le concept est d'être tous ensemble. Rien n'est plus fédérateur qu'une équipe de football qui remporte la victoire. La force du collectif sera mise en œuvre pour le meilleur mais également pour le pire.
On va suivre surtout un supporter assez actif qui se prend pour le cousin de Sylvester Stallone ce qui lui donne des aspects assez sympathiques mais immatures. Il s'appelle Kévin. Je n'invente rien. Le prénom Kevin a été souvent source de moqueries. Il symbolise à lui tout seul toute une génération: celle née dans les années 1990. Au départ, les parents nomment leurs enfants Kevin car il s'agit du prénom des stars de l'époque.
C'est une lecture détente sans aucune prétention et qui se fera dans la bonne humeur. J'ai bien aimé le dessin tout en rondeur qui fait dans le réalisme et qui rend la lecture plutôt fluide.
Pour le reste, je ne suis pas trop fan de ce type de récit qui fait dans le truculent et le déjanté. J'ai trouvé cela trop léger sans véritable consistance malgré un attachement évident à la Bretagne et quelques clins d’œil au cinéma d'action genre bourrin. Et pourtant, habituellement, j'apprécie beaucoup les œuvres de Kris mais pas celle-ci cette fois-ci.