Résumé: Tosca est une orpheline rebelle et casse-cou qui vit cachée avec son frère musicien Rinaldo au coeur des forêts de Toscane. Avec sa fronde, son arc, ses flèches et accompagnée de son fidèle faucon Argo, elle prend toujours le parti du plus faible... Lors d'une expédition dans le château de Castelguelfo, les deux orphelins rencontrent Lucilla, la fille unique du duc. Dans ce tome 2, Lucilla est enlevée. Tosca et Rinaldo se lancent aussitôt à la recherche de leur amie, qui les mène au coeur des rivalités entre les villes de Sienne et de Florence.
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ntre Florence et Sienne, la tension est toujours palpable. Loin des considérations guerrières de son père, le duc de Castelguelfo, Lucilla ose s’échapper du château afin d’explorer la campagne et, surtout, retrouver Tosca et Rinaldo, ses deux amis habitants des bois. Ils ne seront pas de trop pour éviter les traquenards de Gautier de Brienne. Celui-ci voit en la jeune fille un otage très intéressant pour ses plans de conquêtes…
Teresa Radice et Stefano Turconi continuent de développer l’univers moyenâgeux présentés dans Jeunes filles, chevaliers, hors-la-loi et ménestrels, le premier tome de Tosca des bois. Ils précisent spécialement l’origine mystérieuse des deux compagnons de la petite duchesse. Très, voire trop, classique sur le fond, ce conte rassemble tous les éléments attendus du genre et n’offre guère que des péripéties déjà moult fois racontées. Heureusement, la scénariste se rattrape très largement grâce à la manière originale de présenter les faits. Le ton est sautillant à souhait, les héros espiègles et les méchants aussi obtus que lourdauds. De plus, elle a su exploiter avec une grande intelligence le cadre historique, l’Italie du XIVe siècle, en appelant des poètes à la rescousse pour participer à la narration. Rares sont les albums Jeunesse dans lesquels les mots de Pétrarque ou de Saint François d’Assise nourrissent les textes descriptifs !
Graphiquement, l’influence Disney est toujours présente, particulièrement pour les animaux et la vivacité des personnages. Celle-ci s’estompe agréablement quand il s’agit de montrer villages, palais et chaumières. Turconi plonge dans le Trecento avec un malin plaisir et offre des planches d’une élégance rare. Son travail sur les couleurs et, surtout, les textures s’avère tout simplement fantastique. Dans le même temps, le trait reste léger et dynamique.
Fable sans réelle surprise, Complots, fuites, secrets et enlèvements parvient néanmoins à se démarquer par une esthétique formidable et un sens des situations explosif.