Résumé: Torpedo est élégant. Torpedo est méchant. Mais Torpedo est aussi puissant. Très puissant, même. Dans les bas-fonds new yorkais des années 30, cet immigré sicilien inspire le respect. Il faut dire qu'il a le revolver aussi facile que le sens de la répartie. Les femmes adorent Torpedo, ses rivaux le craignent : avec cette Intégrale de 640 pages, vous ne devriez pas tarder à faire partie de ses amis.
N
ew York 1936, Lucas Torelli alias Torpedo, sicilien de son état, loue sa gâchette à qui veut éliminer un rival, une femme gênante ou un voisin trop curieux. La pitié est un mot inconnu pour lui, seul l'argent peut adoucir ses mœurs, quand il coule en abondance. L'époque est propice à son petit commerce et ce ne sont pas les quelques séjours en taule qui pourront altérer son désir de flinguer à tout va. A défaut de ne pouvoir être son ami, car il n'en a plus, priez pour ne pas être son ennemi !
Folle idée que de regrouper quinze albums et 678 pages en une seule intégrale ! Et pourtant Vents d'Ouest a réalisé le pari de réunir les soixante et un épisodes de la longue carrière d'un tueur à gages qui n'hésite pas à trucider père et mère pour une poignée de dollars. Le cynisme, la cruauté et la vulgarité sont souvent à la limite de l'acceptable mais un tueur de cet accabit serait-il crédible avec ne serait-ce qu'une once de charité et de bonnes manières ? L'humour, noir, ajoute une touche de légèreté pour faciliter la lecture, le tout n'étant absolument pas indigeste sur la longueur. Les femmes, souvent dénudées concourent également à la lisibilité! Les contrats se succèdent à une vitesse grand V, entrecoupés ça et là par des souvenirs de jeunesse tout aussi cruels : la vie du petit Lucas pouvait-elle être autre chose que ce qu'elle est devenue ? Rascal, le faire-valoir, est là pour adoucir l'existence et passer les nerfs de Torpedo. Le Yin et le Yang à la mode sicilienne ce duo !!
Jordi Bernet succède à Alex Toth au cours du premier album, pour mettre en image les scénarii d'Enrique Abuli. Le N&B est de circonstance, la couleur n'égaierait que trop le New York de ces années-là ... L'ambiance doit rester noire comme l'âme de Lucas Torrelli, né innocent et qui ne mourra qu'en rêve sur la chaise électrique.
Turbulences s'offre un coup de vieux indispensable à sa crédibilité. Dédiée aux suées d'angoisses à chaque fois qu'une page est tournée, et aux récits sombres et effrénés, cette collection s'enrichit d'un grand classique qui tire vers le haut un catalogue déjà honorable. Une initiative qui permet de remettre au goût du jour une série un peu oubliée.
Les avis
BIBI37
Le 02/05/2014 à 09:44:25
Je suis fan donc mon avis risque d'être partial.
On appréciera les tribulations de notre tueur à gages dans le New-York des années 1930.
Chaque opus est découpé en 5 à 6 petites histoires souvent décalées mais toujours drôles.
On aime sa galerie de vilains tantôt stupides tantôt remarquablement machiavéliques.
Pour ce qui ne connaissent pas à essayer d'urgence sans modération.
Un must.
10/10.