Info édition : Noté "Première édition". Contient les épisodes US "Chew" #56-60 et "Demon Chicken Poyo". En bonus, une galerie d'illustrations (6 pages), et des postfaces par les auteurs.
Résumé: Tony Chu parvient enfin à boucler son enquête, révélant la vérité au sujet de cette grippe aviaire qui a tué des millions d'individus. Mason Savoy, son ex-mentor, également cibopathe et aussi meurtrier, l'a suivi au bout de cette quête, mais vient de trouver la mort. Tony n'a qu'une solution pour connaître toute la vérité. Il doit manger Savoy...
En guise d'introduction, il y a mieux ! Pourtant, tel est le constat à la lecture de ce dernier volet des aventures de Tony Chu, flic cibopathe. Conçu un soir particulièrement arrosé (et vraisemblablement pas au jus de betteraves) en marge du San Diego Comic Con en 2008, il fallait une sacrée dose d’optimisme pour parier un dollar sur ce pitch à dormir debout. Mais le talent aidant, le rêve américain a encore frappé !
En autant d’albums qu’en compte une douzaine d’œufs, John Layman et Rob Guillory nous ont entraîné dans leur univers délirant à l’humour au énième degré, à la manière de feu Gotlib. Exubérant, prolixe, excessif, expansif, débridé, iconoclaste, halluciné et hallucinant… les qualificatifs ne manquent pas pour caractériser ce travail salué par deux Eisner Awards et un Harvey Award. À ce titre, dernier repas fait office de best off. Le trait de Rob Guillory a gagné en maturité ce que son personnage a perdu en illusion, l’accompagnant ainsi jusque dans ses blessures les plus profondes pendant que John Layman déroulait un scénario aux digressions ubuesques, mais au fil rouge d’une belle rectitude. Graphiquement des plus maîtrisés, notamment dans sa composition, sachant préserver les recettes qui ont fait son succès, cet ultime opus referme une série aussi atypique que transgressive, prouvant si besoin était que d’un grand n’importe quoi, peut sortir un petit quelque chose.
Un seul regret cependant, la base line de la version française, traduire cibopathe par cannibale… quelle faute de goût !