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- La chronique
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Par D. Ollivier
«
Tom Sawyer, c'est l'Amérique ! » Toute une génération a été marquée par les aventures de ce garçon espiègle, prêt à tout pour faire l'école buissonnière en compagnie de son meilleur ami Huckleberry Finn. Vouloir adapter le roman de Mark Twain relève du défi car le dessin animé diffusé dans les années 80 est profondément ancré dans l'imaginaire populaire. Qu'en est-il de cette nouvelle version scénarisée par Frédérique Voulyzé et dessinée par Séverine Lefèvre ?
La scénariste a choisi d'ouvrir ce premier tome sur les événements les plus marquants des péripéties de Tom Sawyer et révélateurs de sa personnalité, comme l'épisode de la palissade où Tom finit par convaincre ses camarades de jeu qu'il n'y a rien de plus exaltant que de peindre tandis que lui s'amuse avec les jouets ainsi échangés. Sa roublardise et son sens de la répartie font mouche à chaque fois. Le défaut principal de cet album vient de cette profusion d'anecdotes enchaînées les unes après les autres sans qu'elles n'aient le temps d'être pleinement appréciées. Le rythme de l'album est dès lors très rapide, les cases sans bulles contribuent à renforcer cet effet. Du coup, la discussion entre Huck et Tom à propos des verrues et du chat mort est déroutante car les dialogues sont trop nombreux et cassent le rythme qui repart aussitôt l'échange verbal terminé.
Le style de Séverine Lefèvre est clairement influencé par les mangas, que ce soit dans le traitement des mouvements que dans la manière de dessiner les visages. Les couleurs pastels renforcent ce trait qui apparaît décalé par rapport à l'esprit originel de l'œuvre. L'aspect graphique de l'album reste bien superficiel et ne parvient pas à véhiculer l'émotion et l'authenticité si propres au roman.
Tom Sawyer est une adaptation résolument moderne destinée à plaire aux plus jeunes, mais qui décevra ceux qui espéraient y trouver une madeleine de Proust leur rappelant une partie de leur jeunesse avec Récré A2. La question de la sortie très proche d'albums abordant le même sujet a de quoi dérouter les lecteurs, cela dessert au final les deux productions.
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