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itine et son frère Bouffy s'occupent comme ils le peuvent au pays du PMU et du RMI. Election de Miss Boudin, stage de gestion du temps ou petit boulot au centre de détention "Charles Pasqua", ils rivalisent d'ingéniosité pour pimenter une vie balisée au gros rouge.
Titine ? C'est cette vache, héroïne du salon de l'agriculture 2007 qui s'affichait sur tous les panneaux publicitaires dans Paris ? Non, c'est cette cochonne, Rmiste qui s'affiche au comptoir du "Café des amis" et qui a coûté à Lindingre sa place de prof aux Beaux-Arts de Metz. Rien que pour ce "fait d'arme" malheureux, il faut jeter un œil à la série de l'auteur sanctionné, ne serait-ce que pour se rendre compte de la futilité des reproches fait au contenu de l'objet du délit. Observateur de la misère sociale, l'auteur retranscrit une ambiance trash et un humour gras et sans tabou que Vuillemin ne renierait pas. Seul dilemme : savoir à quel degré est placé cet humour, car il peut paraître parfois indigeste, mais c'est peut-être le but, voire inspirer l'indifférence. Du coup, le rire se fait rare et l'ennui pointe son groin.
Le trait ne laisse aucun doute sur le désir de caricaturer cette "France d'en bas", chère à nos médias et à nos hommes politiques qui bien entendu ne l'ont jamais véritablement côtoyée, comme bien d'autres. C'est sans doute pour la démystifier ou la rendre accessible mais l'exercice est difficile, et Titine au bistrot oscille dangereusement entre irrespect nécessaire et vulgarité gratuite, ce qui peut ne pas plaire à tout le monde. Choisis ton camp camarade !