Résumé: Suite à l'attaque du village viking par les Berserkers et à l'enlèvement d'Aaricia, Thorgal, Sigurd, Ratatosk et d'autres compagnons vikings ont pris la mer. Sur la bateau des Bersekers, une lutte se joue entre leur chef, Moldi-le-furieux et Runa, la mercenaire « Skjaldmö » qu'il avait engagée pour les aider à piller les vikings. En parallèle, Gandalf-le-fou, malgré son statut de roi des Vikings du Nord ridiculement perdu au jeu, ne se laisse pas abattre et tente de neutraliser Hiérulf-le-penseur, garant du respect de la justice viking. Tout ce petit monde va se retrouver au sein d'un affrontement final dont les vainqueurs ne seront pas forcément les plus forts, mais surtout les plus rusés !
A
la fin du précédent album, Runa, Aaricia était enlevée par Moldi-le-Furieux, chef de clan œuvrant à l’unification des groupes de renégats locaux, afin de partir à la conquête des terres scandinaves. Trois prétendants à la main de la fille de Gandalf-le-Fou partirent à son secours : Nigürd, jeune homme pataud, fils d’un riche seigneur, Sigurd, guerrier fougueux, auquel aucune femme ne semble pouvoir résister, et Thorgal, enfant des étoiles épris de la jeune captive, et perdu au sein de la civilisation viking.
Berserkers, partie conclusive d'un diptyque, développe et achève cette histoire à grand renfort de combats, de défis, de trahisons et de prouesses. Les scènes épiques, les batailles et les coups de théâtre se succèdent à un rythme soutenu. Certains passages forcent le respect, par leur originalité et leur efficacité : la « danse des rames », la pose des amarres pour éviter la dislocation du drakkar ou encore l’évasion de Hiérulf.
Le scénario de Yann (également auteur de la série Louve), totalement maîtrisé et subtil, confronte Thorgal, adolescent épris et idéaliste, Aaricia, jeune fille devenant femme, Gandalf, roi viking déchu, orgueilleux et parjure, Runa, mercenaire déterminé, Moldi, illuminé aux rêves de conquête du monde, et Hiérulf, le sage, incarnant la loi et la pérennité des valeurs. Tout ce beau monde s’aime, se déteste, s’affronte, se trahit, s’allie, se réconcilie ou s’extermine, dans une sarabande de scènes ciselées et percutantes. Le rythme est soutenu et alterne épisodes épiques et moments plus confidentiels.
Yann se distingue de Jean Van Hamme par son approche plus historique. Objets, rituels, langage sont puisés dans ce que l’Histoire a pu nous apprendre du mode de vie des vikings, conférant au récit de l’épaisseur, sans tomber dans la lourdeur. Autre élément important de ce volume et de la saga Thorgal, la mythologie, entre superstition et structure religieuse, est placée au centre de la vie quotidienne de ce peuple pêcheur et guerrier. Odin, Frigg ou Aegir sont omniprésents et déterminent les actions de l’homme, comme les personnages de l’Iliade et de l’Odyssée peuvent être soumis aux humeurs des dieux de l’Olympe.
Le dessin de Roman Surzhenko, quant à lui, réussit, comme pour les épisodes précédents, à donner l’illusion de la patte de Rosinski. Si cela doit être frustrant d’un point de vue créatif, il s’agit néanmoins d’un défi relevé avec brio. Les visages, silhouettes, décors et paysages, irréprochables, semblent tracés par le maître polonais lui-même. Le constat est identique pour la mise en couleurs, Surzhenko parvenant à briller sur le terrain de prédilection du dessinateur initial, à savoir les ambiances nocturnes, pluvieuses ou maritimes.
Alors, même si l’intrigue repose sur un manichéisme indéboulonnable et s’achève sur un happy end convenu, même si les personnages invoquent un peu trop souvent leurs dieux et leurs attributs, il n’y aucune bonne raison de se priver d’un tel plaisir de lecture. Tant que les reprises ou suites auront cette qualité, elles seront légitimes. N’en déplaise aux puristes.
Les avis
Rody Sansei
Le 17/05/2016 à 07:14:36
La jeunesse de Thorgal 'était le seul "Spin-off" de la série Throgal qui tenait encore la route. Et ce tome 4 ultra quelconque, digne des moins bons épisodes de la série mère (c'est dire), est arrivé. Le recueil qui m'a finalement fait revendre tous les tomes des "Mondes de Thorgal". Marre, marre, marre.
judoc
Le 14/04/2016 à 20:40:28
Album intéressant, pas le meilleur de la série, mais il se laisse lire. C'est toujours un plaisir de retrouver le père Thorgal (même plus jeune) embarqué dans des galères dont il a le secret. Les dessins sont toujours excellents et notre héros toujours aussi courageux...
kingtoof
Le 14/04/2016 à 06:48:28
Le plus faible tome de la série : des dialogues peu convaincants, beaucoup de clichés, le combat final est mal exploité...
Histoire qui clos l'aventure débutée au tome 3.
norz
Le 12/04/2016 à 21:57:23
Un Thorgal sans émotions... on a l'impression de revivre ce qui s'est passé avec la série largo winch, des suites commerciales pour faire du chiffre.
On est bien loin de du tome 8 - Alinoë, qui m'avait donné des frissons ou encore du tome 21 - la couronne d'ogotaï, plein de mystère.
Il faut vraiment que les nouveaux auteurs réinventent la bd, depuis que van hamme a décidé d'arrêter, l'histoire a perdu de son intérêt
kurdy1207
Le 04/04/2016 à 13:39:41
Aaricia a été enlevée par les Berserkers qui fuient sur leur Drakkar. Thorgal et ses compagnons prennent la mer et se lancent à leur poursuite. L’histoire est solide et on ne s’ennuie pas un instant. Quant aux dessins, ils valent ceux de Rosinski. Après un 6ème tome « Kriss de Valnor » très réussi en voici un 4ème de « La jeunesse de Thorgal » qui n’a rien à lui envier.