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héophilia Werner est une biophysicienne douée et jolie. Plutôt que de suivre un cursus tout tracé, elle choisit de rentrer au W.A.S, une fondation qui, à travers le monde, protège les Whistleblowers. Contactée par un mystérieux intermédiaire, elle se voit remettre une clé USB qui la mènera incidemment sur la trace de son père, disparu depuis 20 ans. Désormais, pour la jeune femme, les évènements vont s’enchaîner à une vitesse vertigineuse et la projeter dans un périple africain à l’issue incertaine. Partie pourfendre les injustices, elle se retrouve, malgré elle, à la tête d’une organisation criminelle dont le trafic des déchets toxiques est la principale et lucrative activité !
Théophilia est une nouvelle venue dans le monde du thriller écologique. Après Vents contraires cette série se penche sur les enjeux économiques liés à l’environnement : eau, indépendance alimentaire et tri sélectif sont désormais au centre d’intérêts financiers colossaux attirant en cela bien des convoitises. Sur ce nouveau courant, Adèle Roost tente de développer un scénario qui puisse sortir, du moins dans sa thématique de base, des canons habituels du genre. Même s’il n’est pas toujours aisé d’installer en moins de 46 planches un univers crédible, ceci pourrait-être presque réussi si quelques raccourcis par trop faciles ne venaient gâcher l’ensemble : personne ne se plaindra de la plastique de la jeune héroïne mais être, à pas trente ans, une biophysicienne mondialement reconnue relève de la fantaisie pure !
Graphiquement, le trait de Leïla Leïz sait apporter à Théophilia cette touche de glamour qui fait que, même au milieu d’une décharge à ciel ouvert, elle garde cette sensualité qui quelques cases plus tard sera parfaitement mise en valeur par une superbe robe du soir de chez Pucci. Plus sérieusement, le dessin manque encore de fluidité et de personnalité ce qui fait que les divers protagonistes sont encore trop stéréotypés et peinent à se démarquer de la production ambiante. Dans le même registre, la mise en couleurs de Pixcolor, concourt à l’uniformisation intempestive du graphisme de Leïla Leïz. Dommage !
Quoiqu’il en soit, cet album n’est pas dénué d’un certain intérêt et il sera intéressant de voir comment Théophilia gèrera l’héritage paternel !