Info édition : Dossier de 3 pages en fin d'album intitulé "L'Egypte archaïque entre mythes et réalité".
Résumé: 10 000 ans avant notre ère, vallée du Nil. La jeune Tanis, intouchable à cause de ses cheveux blancs, vit avec l'Ancien, son père adoptif et le chaman du village. Une nuit, avec son seul ami, Sepi, elle se découvre le pouvoir d'ouvrir la pyramide d'Osiris, le dernier roi des Atlantes. Mais en y volant le masque du géant, ils commettent un terrible sacrilège : des rochers de feu s'abattent sur le village. Par miracle, Sepi, revêtu du masque, parvient à arrêter leur chute d'un simple geste. On exulte : Osiris est ressuscité ! Une ère de prospérité et de bonheur semble dès lors s'ouvrir pour la vallée. C'était compter sans les Aryanas, un peuple guerrier venu de la mer. Attirés par le jeune royaume divin, ils y apporteront la peur, la violence, l'esclavage et... l'amour.
B
ords du Nil, il y a 10.000 ans. L'Égypte des pharaons n’est pas encore. Cependant, depuis le plateau de Gizeh, gardées par un Sphinx à tête de lion, trois pyramides pointent déjà vers le ciel…
Longtemps mûri et façonné à quatre mains par Valérie Mangin et Denis Bajram, Tanis prend aujourd’hui vie grâce aux crayons de Stéphane Perger.
«Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage», dit l’adage, et pour que cette saga – mêlant égyptologie et science-fiction – puisse se déployer sur le long terme, ses deux scénaristes ont réécrit, enrichi, affiné et ajusté leur copie jusqu’à en être pleinement satisfaits… le résultat est là. Toutefois, bien que parfaitement construit et maîtrisé, Tanis manque curieusement de caractère ! En effet, en cherchant à plaire à tous en multipliant les références à l'envi ou en transposant les thématiques contemporaines à l’ère pré-pharaonique, Valérie Mangin et Denis Bajram finissent par se perdre dans leur dédale narratif. Dès lors, l’album devient une synthèse de tout ce qui se fait dans le genre. Certes, en agissant de la sorte, Tanis ne déplaira à personne, au risque de ne pas subjuguer outre mesure. Il en est de même pour le dessin de Stéphane Perger qui livre ici une prestation soignée et visuellement convaincante pour un public d’ados et d'adulescents ; mais sans avoir la petite étincelle d'originalité qui lui confèrerait toute sa singularité.
À trop rechercher le compromis pour faire consensus, Tanis relève ici plus du palimpseste que de la fresque.