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arce qu’il a choisi un autre lycée que celui préconisé par son père, Lee Joo-In a été mis à la porte avec sa guitare pour tout bagage. A la recherche d’une bonne âme pour le loger, il rencontre Jun So-Ri, un drôle de gars au look incroyable, façon « Jackson five ». Celui-ci, sans le consulter, décide de l’intégrer dans son « jazz-band ». Commence une aventure musicale durant laquelle Joo-In croisera la route de filles et de lycéens tous plus singuliers les uns que les autres.
Construisant son récit autour de l’amitié et de la création d’un groupe de musique par des jeunes, Take Five peut faire penser à Beck, le manga à succès de Harold Sakuishi, mais le premier tome a surtout la saveur fade d’une pâle imitation. Si l’histoire débute très rapidement et que les évènements se bousculent, l’intérêt pour l’intrigue tarde à venir tant l’impression de déjà-vu est forte. L’humour loufoque omniprésent s’avère très vite indigeste et pesant, l’extravagance des personnages – les frères Kim tous sur le même modèle ou la coiffure à la Jackson-five de Jun So-Ri – n’aidant pas à faire passer la pilule. Le lecteur n’est pas loin de se retrouver aussi paumé que le héros parmi tous ces êtres étranges qui lui sautent dessus à tout va. Les protagonistes n’ont d’ailleurs rien d’accrocheur et même la rivalité entre So-Ri et Keon In-Youn ne parvient pas à passionner par rapport au challenge entre leurs deux groupes. Quant au dessin il reflète bien le récit ; le trait de You Sang-Jin, assez fin, sombre ainsi presque à chaque page dans la caricature, présentant des visages et des corps déformés pour accompagner les effets comiques. En revanche, les scènes durant lesquelles les personnages jouent permettent de mieux apprécier le détail des instruments et des plans choisis.
Un volume assez décevant qu’on réservera aux amateurs – d’humour lourd en particulier.