Glénat complète sa collection 9 ½ et confie la biographie de l’une des peroxydées les plus explosives du 7ème Art à Jean-Michel Dupont pour le fond et à Roberto Baldazzini pour les formes.
Sweet Jayne Mansfield retrace la vie de cette star de la constellation Hollywood qui, dans sa quête effrénée de la célébrité, devint la prisonnière de rôles mettant plus en valeur sa plastique que ses réels talents d’actrice.
Curieuse destinée que celle de Vera Jayne Palmer dite Jayne Mansfield, femme obstinée, indépendante et intelligente. Au lieu de cultiver une image de femme fatale, elle préféra se forger une réputation de sex-symbol où le kitsch et les choix douteux semblent l’avoir emporté. Pour s’attacher à l’histoire de celle qui, dans l’ombre de Monroe, fut souvent réduite à trois chiffres anthropométriques, Jean-Michel Dupont se sert d’une voix off pour tracer le fil narratif d’un récit où se mêlent inextricablement vie publique et privée. En œuvrant de la sorte, il s’emploie à faire découvrir les diverses facettes d’une personnalité ambigüe autant qu’insaisissable et évite les pièges de l’hagiographie voyeuriste ou de la cinéphilie analytique. Jayne Mansfield semble avoir fait de sa vie un show perpétuel qui lui aura permis d’exister, de subvenir en toute indépendance aux besoins de sa nombreuse famille et de s’assurer un train de vie dispendieux. Toutefois, ceci se fît au prix de concessions artistiques que d’aucunes ne lui pardonnèrent pas et lui firent payer durement.
Sur un sujet fait pour lui et à même de lui offrir un joli terrain de jeu tout en courbes et en bullet bra, Roberto Baldazzini délaisse curieusement la finesse et la sensuelle expressivité d’un trait faisant traditionnellement merveille, pour emprunter une ligne claire quelque peu marquée qui guinde ses personnages dans une rigidité pour le moins surprenante. Ce faisant, il désexualise l’égérie du pointy look et la rend ainsi plus accessible en la montrant sous un autre jour, loin de celui des projecteurs.
Comme pour Hedy Lamarr de William Roy & Sylvain Dorange, Sweet Jayne Mansfield tendrait-il à laisser penser que dans le Hollywood d’après-guerre, pour réussir, il valait mieux être belle plutôt que trop intelligente ?
Les avis
Erik67
Le 17/07/2021 à 08:55:44
Jayne Mansfield était un sex-symbol de l'Amérique des années 50 et 60. Cette BD constitue sa première biographie. Je ne connaissais pas vraiment son histoire car c'est une actrice qui suivait les pas de la célèbre Marilyn Monroe tout en usant de ses charmes auprès des producteurs qui pouvaient la faire avancer.
Malheureusement, elle va connaître la gloire mais également une descente aux enfers jusqu'à cette tragédie d'un accident de voiture qui lui coûtera la vie à seulement 34 ans. Bref, c'était sans doute le prix à payer après une vie d'excès. La BD va décrire ce drame comme une délivrance pour elle.
Elle avait pourtant tout pour réussir et pas seulement une belle plastique mais un QI hors norme. Elle a malheureusement bradé ses rondeurs et perdu sa dignité aux yeux des producteurs Hollywood. Elle était surtout sollicitée pour les cocktails de presse ou les calendriers de fin d'année, si bien que les stars hollywoodiennes la snobent à l'image de Paul Newman par exemple. Sa carrière va alors décliner petit à petit au gré de choix plutôt douteux.
Elle quittera par exemple ses maris successifs dont l'homme de sa vie Mickey (Mister Univers) pour un autre qui ne la respectait pas et qui va l'enfoncer davantage dans les vices. Elle sera même présenté au leader de l'Eglise de Satan qui fera d'elle sa grande prêtresse. On croit rêver mais c'est plutôt un véritable cauchemar. Icône déchue noyée dans l'alcool et les psychotropes, elle resta populaire tout en étant réduite à des tournées miteuses.
Cette BD est plutôt bien réalisé avec un graphisme so sweet. Je retiens de Jayne qu'elle fut une héroïne tragique de la légende Hollywood. Un QI de 163 mais une star de cinéma vulgaire réduit au rang de playmate. Triste destin.