Info édition : Noté "Première édition". Avec un dossier de 8 pages en fin d’album intitulé "Sur la route de Banlung – Le témoignage d’un membre de l’APRONUC (UNTAC)"
En collaboration avec Jacques Rochel
Résumé: En 1993 se déroulent les premières élections démocratiques au Cambodge. Jacques est missionné par l'ONU pour organiser l'événement depuis Ratana Kiri, une province proche du Viêt Nam. Cette région est tristement célèbre pour être le berceau des Khmers rouges, et c'est donc dans un contexte explosif que Jacques, lui-même franco-vietnamien, doit notamment assurer chaque mois la réception d'une valise contenant 200 000 $ destinés au paiement des employés. Évidemment, cet argent suscite des convoitises : un groupe de malfrats qui se réclame des Khmers rouges ourdit un plan pour s'en emparer et faire chanter Jacques... Cet ouvrage pose une question géopolitique dans l'Asie du Sud-Est : comment deux peuples de part et d'autre d'une frontière politique, culturelle et économique pourront-ils vivre en paix malgré les fantômes du passé et la difficulté pour accéder à une démocratie ?
L
e Cambodge sort à peine du dictat sanglant des Khmers rouges lorsque l'ONU décide d'y organiser des élections pour la première fois. Plusieurs équipes internationales sont mobilisées, malgré la présence de groupes rebelles bien décidés à faire capoter le projet. D'autant que l'un des « UNTAC » comme on les appelle alors, Jacques Rochel, un français, éveille les soupçons quant à ses origines. Les rebelles ne veulent pas que les vietnamiens se mêlent des élections et Jacques est né au Viet-Nâm. Mais le français est également préoccupé par un de ses fils, resté aux Etats-Unis avec les autres membres de la famille, et que les médecins pense autiste. À l'autre bout du monde, Jacques mène sa mission, coûte que coûte.
Vink abandonne les jungles auxquelles il s'est habitué avec Le moine fou ou Le voyage d'He Pao pour des camps militarisés et de petits villages de paysans du Cambodge. Il laisse de coté aussi ses aquarelles et délègue la coloration à Hubert. Celui-ci rehausse le trait du Vietnamien avec des tons francs, vifs, inhabituels pour Vink. Ce changement donne une lecture de son trait complétement différente, faisant apparaître plus de rigidité voire de classicisme dans le traitement des personnages et de leurs expressions. Les protagonistes apparaissent souvent un peu figés dans leur dialogue et le mouvement semble absent. Pourtant, il n'a pas son pareil pour rendre les atmosphère, la moiteur des nuits de bord de jungle, les tensions ambiantes et les enjeux de ces élections. De même, il est l'un des rares à pouvoir conter des histories du sud-est asiatiques, peu évoqués dans la bande dessinée contemporaine.
L'album a une valeur de témoignage direct de ces mois d'élections importantes pour l'Histoire du Cambodge. Jacques Rochel, ancien camarade de classe de l'auteur, apporte un éclaircissement sur ces périodes électorales et les conditions dans lesquelless elles se sont déroulées. Vink pose la tension de ces évènements dans une narration et un rendu classiques, les couleurs apportant seules quelques originalités.
La preview
Les avis
Erik67
Le 06/12/2020 à 14:10:11
Cette oeuvre est auto-biographique. En 1993, le Cambodge organise des premières élections démocratiques. Jacques Rochel est missionné par l'ONU pour préparer l'évènement depuis Ratanakiri, une province cambodgienne proche du Vietnam. Cette région est tristement célèbre pour être le berceau des khmers rouges.
Pour rappel, les soldats de Pol Pot ont tué près de 1,5 millions d'habitants entre 1975 et 1978. C'est l'entrée des soldats vietnamiens en décembre 1978 qui a mis fin à l'un des plus tragiques génocides des temps modernes. Or, en 1993, les khmers rouges n'ont malheureusement pas totalement disparu et ils sévissent.
Il est dommage que ce one shot sur un sujet aussi intéressant soit aussi froid et insipide. Le traitement aurait pu être différent et sans doute apporter plus de choses. Un rythme très lent aura fini par parachever l'impression de vide qui se dégage après lecture. Et puis, je n'accroche décidément pas au dessin de Vink avec des cases vides de détails et de décors.