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i>Sur la Nuit regroupe neuf nouvelles écrites par Ebine au début de sa carrière. Cette jeune mangaka a certainement du talent, sa récente nomination pour Love My Life au Festival d’Angoulème en est un bon exemple. Toutefois, une reconnaissance de ce type est peut-être discutable. En effet, les sélections de ce festival sont loin de faire l’unanimité. Alors que faut-il en penser ? Une chose est certaine, oser aborder le thème de l’homosexualité féminine est une preuve de beaucoup d’audace. Concernée par ce sujet, elle a réalisé cet album à la fois par militantisme et pour mettre en lumière cette cause en évitant les écueils de la caricature.
Ce recueil de nouvelles est quand même très décevant. L’extrême finesse de son trait et la pureté qui s’en dégage sont pourtant d’une grande qualité et conviennent parfaitement à ce type de sujet, mais cela ne suffit pas à nous captiver. Les histoires manquent de saveur et paraissent insipides, tant elles manquent de consistance. Suivre ces jeunes femmes devient vite un chemin de croix, aucune n'étant réellement attachante. L’état de déprime traversée par l’auteur au moment où elle réalisait cet album y est sans doute pour beaucoup. Au fil des pages, le malaise s’installe et l'on ne souhaite qu'une chose : terminer enfin cette lecture laborieuse. Il faut dire que la première nouvelle est gratinée avec cette jeune femme qui essaye vainement de s'ouvrir les veines, on lui souhaiterait presque de réussir pour mettre fin à cette désagréable impression. Le reste est du même acabit, c’est à dire déprimant à souhait.
Sur la Nuit s’adresse exclusivement aux amateurs de l’auteur et qui souhaitent découvrir les travaux de jeunesse de cette dernière. Les autres éviteront cet album larmoyant et sans grand intérêt.
Les avis
Marion N
Le 08/09/2005 à 06:28:32
Un one shot composé d'une série de petites histoires dont les thème et personnage principaux sont la mort ou la tentation de mort.
Dans chaque récit, l'un des personnages au moins est tenté par la mort que ce soit volonté de se suicider, acte mortel d'épingler un papillon ou meurtre effectif. Il y a aussi la mort de l'amour, le goût du sang.
Chaque histoire à une saveur particulière et en lisant on se trouve transporté dans une sorte d'atmosphère étrange, vers une frontière invisible, un fil toujours sur le point de céder. Ebine nous fait ressentir le vide et le néant, ma peur de ceux-ci ou leur fascination.
Son trait délicat qui semble ne faire qu'effleurer le papier renforce cette impression d'étrange étrangeté. Les caractéristiques propres de chaque personnages sont difficiles à distinguer parfois mais celà renforce le sentiment de malaise qui me semble voulu par l'auteur. On ne sait quelquefois plus s'ils sont hommes ou femmes, vivants ou morts.
C'est un manga qui plaira ou déplaira complètement. Pour ma part, j'ai apprécié.