L
es extraterrestres sont partout et le seul moyen pour les reconnaître est de voir leur culotte. Seulement voilà, lorsque l'on a 8 ou 10 ans et que "le" suspect est un couple de vieilles filles jumelles de 60/70 ans, pour "le" démasquer, ce n'est pas gagné !
Nicolas Poupon sort de son bocal pour s'échouer dans son rayon jeunesse avec le deuxième tome de Super Sensible. Genre à part entière auquel s'adonne bon nombre d'auteurs, jeunes ou confirmés. Les travaux de Trondheim, Sfar ou Davodeau pour ne citer qu'eux, renouvellent le style en empruntant des formes humoristiques, déjantées ou de contes modernes pour enfant. Poupon cible les pré-ados avec le personnage de Maxime, qui, entraîné par les blagues de son père, veut faire de ses voisines des E.T. dans son monde imaginaire.
Si le sujet peut permettre quelques bonnes surprises, il génère aussi de nombreuses déceptions : peu de sentiments, absence totale de rire et sous-exploitation de l'intarissable filon des conflits père/mère. A l'opposé de ce qu'à pu faire François Duprat avec Léo Cassebonbons, les fantasmagories de ce fils pris entre la fantaisie du père et la trop bonne éducation de la mère auraient pu donner une saveur supplémentaire à un album un peu terne, tant au niveau des couleurs que du récit.
Nicolas Poupon aborde néanmoins l'épineux problème de la sortie de l'enfance et de l'abandon de ses rêves de gosses avec une certaine justesse et non sans une touche de sensibilité particulière, qui, a elle seule justifie le titre de la série.