Résumé: Issu d'une famille de classe moyenne, le jeune Pixel est passionné de Zelda et Megaman. Il est entouré d'une fameuse bande de potes : Guilhem, Jérôme, Elodie et enfin du Scooby gang, un groupe composé des geeks de l'école pour qui le sport est un gros mot. Des récits dessinés tantôt de manière classique tantôt en Pixel Art à dévorer sans modération.
L
e monde du jeu vidéo n'a pas fini d'être transposé dans l'univers de la bande dessinée. Néanmoins, Super Pixel Boy n'est pas un énième changement de support d'une chaîne Youtube, mais un très bon album humoristique ayant pour toile de fond la passion et la nostalgie d'une époque où des enfants ont découvert le vidéoludisme sur des machines de légendes comme la NES ou bien la Master System de Sega.
Pixel est un garçon lambda, comme tant d'autres dans les années 1980, qui est passionné de dessins animés et de jeux vidéos. Tant et si bien, que tout son temps libre y est consacré. Il n'est pas seul, puisqu'il est entouré d'une bande de copains qui partagent les mêmes passions.
Reprenant les rouages et codes de la bande dessinée comique, ayant un jeune enfant pour personnage principal, les auteurs offrent un panel de gags forts réussis et sympathiques. Ils livrent également bon nombre d'informations et d'anecdotes sur les jeux vidéos ou sur le succès de certaines séries d'animations prisées par les enfants de cette période. Chaque chapitre est constitué sur le même schéma : le domicile de Pixel est localisé sur une Map 8bits ainsi que le lieu où va se dérouler l'intrigue. Ensuite, l'histoire suit le quotidien du personnage lorsqu'il va chez un ami ou lors des récréations, ce qui sert de prétexte pour aborder un jeu vidéo. À ce moment-là, le style graphique change et les lecteurs retrouvent des scans du jeu en question. Pixel, devenu joueur-figurant de ces vignettes, apporte quelques renseignements et partage son ressenti, en glissant de bons mots. Le récit se termine généralement par un gag. Tous les plus grands jeux de cette période y passent, de Super Mario à Alex Kidd, en passant par l'horrible Tortues Ninja ou Tétris. De plus, les auteurs en profitent pour relever l'impact de certaines séries de l'époque à l'instar des Chevaliers du Zodiaque ou bien des films avec le Batman de Tim Burton. Ils n'oublient pas, non plus, de montrer comment toute cette pop culture, considérée alors comme une subculture, est devenue un ciment dans les relations sociales des enfants et préadolescents.
Le graphisme et le choix de couleurs contribuent à faire de cet album un titre unique. Les idées de Boris Miroir font mouche et servent admirablement la manière dont sont construites les histoires de Loïc Clément. Il arrive à retrouver l'aspect visuel des vieux jeux vidéos, qui sont évoqués au fur et à mesure. Le mélange entre cela et un trait classique fonctionne, permettant aux lecteurs de s'immerger dans cet univers joliment déformé par le prisme d'une douce nostalgie.
Ce titre est à la fois une mini encyclopédie des titres phares des machines de Nintendo et de Sega, tout comme un joli clin d’œil avec énormément de tendresse à l'enfance, pour celles et ceux ayant grandi dans une décennie-phare et portée fréquemment au pinacle.