Résumé: Peu d'expositions font l'effet d'un voyage... Parmi celles-ci figure l'exposition « SUMOS » de David Prudhomme. Le souhait éditorial a été de procurer, à travers cet ouvrage, cette même sensation en respectant au mieux la scénographie.
Ce beau livre s'architecture en cinq parties distinctes : L'ENTRAÎNEMENT ; LES PORTRAITS (ces originaux ayant été réalisés sur papier fin, le cahier qui leur est consacré est proposé sur un papier plus fin que le reste de l'ouvrage) ; LES PRÉPARATIFS ; LES COMBATS (l'installation imaginée par David pour restituer l'idée d'un vrai combat est transposée ici sous la forme d'un leporello recto-verso qui se déplie vers le haut) ; et LES ONIRISMES (ces extrapolations graphiques et paysages permettent de faire le lien avec le monde extérieur).
En 2012, à Fukuoka, David Prudhomme vit son premier contact avec le sumo. Le choc !
Il remplit un carnet pendant l'entraînement, un autre pendant le tournoi, presque surpris du plaisir qu'il prend à dessiner cet univers... Un univers spectaculaire dont il a su explorer, avec brio, les limites de l'imaginaire, soutenu avec justesse par les textes de Sonia Déchamps, journaliste indépendante oeuvrant pour plusieurs médias radio et télédiffusés.
Ce n’est pas à proprement parler une BD, c’est plutôt un livre d’illustrations et de commentaires très appropriés sur le sumo, découvert par David Prudhomme, lors d’un voyage de commande au Japon dont la finalité était d’en ramener les dessins d’une exposition consacrée à ce sport, cet art, à Bordeaux. Ce livre a donc été conçu pour l’essentiel à partir des dessins réalisés pour cette exposition.
Le livre est magnifique, dans une édition carrée assez inhabituelle, cadrant parfaitement avec l’iconographie de David Prudhomme, il est aussi fait usage de différents papiers rappelant les estampes dans la galerie de portraits, ou utilisant des pliages astucieux pour nous donner un plus bel aperçu des grands formats. Le découpage est réussi, permettant une narration fluide, Sonia Déchamps nous décrit cette part de la culture japonaise que représente le sumo, ses pratiques, sa dureté pour tous ceux qui veulent accéder au graal qu’est le grade suprême de Yokozuna. Il faudra pour cela beaucoup d’entrainement aux Rikishi (combattants), d’abnégation et de sacrifices (manger pour grossir pourra devenir une obsession). Il faut aussi souligner le dessin de David Prudhomme, qui sait capter les détails des émotions dans sa galerie de portrait, le mouvement très réaliste des combats, la ferveur qui entoure cet art dans un pays ou les sumotori sont considérés comme des demi-dieux.
A voir et à lire, pour découvrir le sumo et s’imprégner de la culture japonaise.