Info édition : Noté "Première édition"
2 illustrations de couverture en fin + une spéciale "pages jaunes"
Résumé: Dex est une jeune femme qui a monté son agence de détective privé. Malheureusement, elle est beaucoup moins douée aux jeux que pour résoudre des affaires. Sa chance semble tourner lorsque la directrice du casino de la Wind Coast lui offre d'effacer sa dette. En échange, elle doit retrouver sa petite-fille disparue. Mais pour Dex, cette affaire se révélera bien plus dangereuse qu'elle l'imaginait...
U
ne femme est extraite du coffre d’une voiture par deux hommes, traînée jusqu’au bord d'un fleuve et abattue de deux balles. Vingt-sept heures plus tôt, la future victime, une détective privée répondant au nom de Dex Parios, creuse sa dette au casino. Pour la rembourser, elle est contrainte d’accepter un travail : retrouver la petite-fille de la propriétaire de l’établissement de jeux qui a mystérieusement disparu. Une mission de routine qui va très rapidement virer au cauchemar.
Dans la préface du tome 4 de Scalped, Ed Brubaker écrit à propos du polar noir « que l’intrigue n’y tient qu’un rôle mineur. » Même si « le bon polar ne manque pas d’intrigues tortueuses et complexes », « le propos essentiel du polar, ce sont les personnages qui cheminent à travers ces intrigues, la manière dont ils ricochent comme des balles de flipper (…)». Bien sûr, Stumptown ne possède pas l’originalité ou la puissance de la série précitée, ni le classicisme parfait (ou presque) de Criminal, cependant, en déclinant consciencieusement ce principe, l’histoire fonctionne plutôt bien.
Comme il se doit, le suspense reste entier jusqu’aux dernières pages sans être dû à des complots machiavéliques. Ce sont la bêtise, la jalousie, l’ambition, les réactions primaires et la suffisance des différents individus qui provoquent un enchaînement d’évènements qui finit par leur échapper. Ces personnages sont bien un peu clichés, néanmoins, cela fonctionne, en particulier pour l’héroïne. De par sa banalité – ses seuls talents sont la loyauté, la détermination et sa capacité à encaisser les coups (au propre comme au figuré) – et ses particularités – un peu dépressive, un peu lesbienne, totalement addictive au jeu, un jeune frère handicapé mental –, Dex Parios devient vite attachante et le lecteur se soucie de ce qui lui arrive.
Le dessin de Matthew Southworth complète efficacement la narration. Même si certaines cases sont pour le moins médiocres et si le cadrage et le découpage restent trop conventionnels, sa partition s’avère convaincante et suffisamment pertinente pour créer l’ambiance.
Sans génie mais avec sérieux et efficience, ce premier opus, conclusif, est très agréable et amorce une série dont on suivra les prochains épisodes avec intérêt.