Info édition : Mention ''Première édition''. Numéroté 13.
Résumé: Gravement blessé et laissé pour mort quelque part à la frontière entre une enclave ouzbek et le territoire kirghize, Stéphane Clément se réveille chez de bons samaritains de la minorité russe. Empêtré dans une machination à l'échelle mondiale, sa vie ne tient qu'à un fil. Heureusement quelques diplomates (sans compter différents services de renseignements) voient dans cette situation une occasion pour avancer leurs pions dans cette région. Leurs efforts intéressés seront-ils suffisants pour sauver le héros ?
G
ravement blessé et laissé pour mort quelque part à la frontière entre une enclave ouzbek et le territoire kirghize, Stéphane Clément se réveille chez de bons samaritains de la minorité russe. Empêtré dans une machination à l'échelle mondiale, sa vie ne tient qu'à un fil. Heureusement quelques diplomates (sans compter différents services de renseignements) voient dans cette situation une occasion pour avancer leurs pions dans cette région. Leurs efforts intéressés seront-ils suffisants pour sauver le héros ?
Suite directe de L'engrenage turkmène, Le piège ouzbek est peut-être l'aventure la plus violente de Stéphane Clément. Cela dit, Daniel Ceppi n'a jamais vraiment épargné son globe-trotter favori dans les albums précédents. Une fois de plus, le scénariste a braqué son attention sur un coin de la planète oublié des médias. Carrefour d'échange ancestral - la Route de la Soie passait par là – et moderne – c'est la terre de tous les trafics louches, de la drogue aux armes en passant par l'énergie -, cette partie de l'Asie Mineure qui regroupe le Turkménistan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan est un des points chauds de la géopolitique actuelle, spécialement du fait de ses voisins, l'Iran et l'Afghanistan. Le scénario, particulièrement alambiqué, avec de nombreux protagonistes aux noms et aux intérêts cryptiques, reflète très bien cette situation.
Ces considérations particulières échappent évidemment au simple visiteur de passage. Stéphane, comme à son habitude, s'est simplement trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Résultat, cloué sur son lit, il subit les actions des autres acteurs sans y comprendre quoi que se soit. Cynthia tente bien de prendre les rênes du récit, mais elle est également rapidement reléguée au second plan par la diplomatie en place. La position est frustrante, elle donne cependant une image réaliste de l'étroitesse de la marge de manœuvre du commun des mortels. Ici, pas de super-héros qui sauve l'humanité en solo, simplement de vrais humains avec leurs limites.
Si le sort des nations reste hors de portée et les réels objectifs des factions islamistes obscures, les habitants, souvent victimes malheureusement, sont bien là pour donner un coup de main. Ceppi les décrit avec une véritable empathie, celle du voyageur qui, arrivé à l'étape, prend le temps de s'asseoir avec ses hôtes d'une nuit pour faire connaissance. La petite histoire prend le pas sur la grande conférant ainsi une réelle humanité à ce coin perdu du globe.
Malgré un final un peu précipité - quelques pages de plus n'auraient pas été de trop - Le piège ouzbek devrait séduire les amateurs de complots internationaux et de vraies rencontres.