Résumé: La suite (et fin) de ''La femme-léopard'' !
Spirou et Fantasio (et Spip) ont décidé d'accompagner Aniota au Congo pour rapporter le fétiche à la tribu des femmes-léopards. Sur leur route, ils croiseront une reporter très sexy de Life, un missionnaire liégeois qui parcourt le pays avec ses films éducatifs de Pili-Pili et Mata-Mata (les Laurel et Hardy africains), des savants atomistes pas encore tout à fait dénazifiés... et des tas d'animaux sauvages. Ils devront également affronter leur vieil ennemi, le colonel Von Knochen, un président indépendantiste d'opérette qui veut atomiser Bruxelles et le plus redoutable féticheur du continent et ses robots-gorilles.
Un voyage mouvementé, une aventure trépidante et une plongée pleine de nostalgie dans ce qui constituait la "10e province" belge...
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i]Le maître des hosties noires, suite et fin de La Femme Léopard, lui-même suivant de près Le groom vert-de-gris. Le disert Yann et l’appliqué Schwartz clôturent tout en longueur et en bagatelles leur Spirou. L’aventure reprend de plus belle dans cet album sentant bon les couleurs africaines d’antan. En effet, les héros arrivent sur le Continent noir pour aller prêter main-forte aux Urugolondoais, ils ont avec eu la sculpturale Aniota et, surtout, le précieux fétiche des femmes léopard. Rebelles mégalomanes, chercheurs allemands échappés de la défaite nazie, marabouts mal embouchés et autorités belges ne l’entendent évidemment pas comme ça, pour différentes raisons il va sans dire.
Le scénario aux tenants et aboutissants presque anecdotiques se révèle rapidement comme une successions de stéréotypes coloniaux et d'à peu près tous les clichés que la Belgique coloniale des années 30-40 a pu engendrer. À première vue, ce catalogue est amusant et l’utilisation forcée du parler bruxellois renforce encore plus le décalage entre métropole et terres conquises. Par contre, très vite en vérité, la faconde de Yann écrase littéralement tant l’action que l’esprit de la série. Certes, le but de la collection est d’offrir la possibilité à des créateurs de donner leur vision du titre. Dans le cas présent, tel un jouet déglingué à force d’avoir été martyrisé, Spirou, Fantasio et même Spip se retrouvent tellement déconstruits que leurs réactions finissent par sonner complètement faux.
À sa manière, Olivier Schwartz procède d’une façon similaire avec ses pinceaux. Son trait néo-classique oscillant entre celui de Jijé et celui d’Yves Chaland se montre pourtant à la hauteur de ses ambitions. Comme pour le texte, ses planches regorgent d’éléments et de petits détails souvent comiques. La mise en page soignée et le découpage au cordeau permettent de faire passer la sauce pour un instant, mais, sur la durée, la lecture se révèle quelque peu épuisante. Les amateurs de belles images pourront toujours se consoler avec les nombreuses grandes cases à la savante construction tout en profondeur. Oui, l’ensemble est riche et luxuriant comme la forêt urugolondoaise ; par contre, pour ce qui est de la lisibilité et du rythme, c’est une autre histoire.
Impressionnant, imposant, mais finalement étouffant et quasiment vain, Le maître des hosties noires est victime de son dessein de ne laisser aucune feuille de bananier (ou cornet de frites) retournée. On relèvera quand même la véritable prouesse graphique du dessinateur qui a certainement dû bien transpirer pour donner vie à la torride «dixième Province» belge.
Les avis
noubealitas
Le 23/06/2017 à 19:45:33
Très bon album qui fait suite à la Femme-léopard qui m'avait frustré à cause de la suite à venir.
Moi, cette histoire en 2 tomes m'a bien plu et je ne comprends pas bien les avis négatifs précédents.
Je conseille aux pisse-froid de lire Picsou, je pense que ça sera plus à leur niveau...
Rody Sansei
Le 04/03/2017 à 10:10:06
Mais POURQUOI ???
Le premier opus (des mêmes auteurs) était difficile à lire à cause du jargon utilisé, et je n'avais rien trouvé de palpitant à l'intrigue. Ce deuxième (et dernier, ouf) tome fut encore plus galère pour moi à finir : argot encore plus présent, intrigue qui part dans tous les sens, sans réel liant. Pour le coup, j'ai même accélérer la cadence de lecture dans le dernier quart, en sautant des cases.
kurdy1207
Le 14/02/2017 à 10:52:53
J’aime beaucoup le dessin de ce Spirou et la manière dont sont représentés les personnages. L’histoire n’est pas inintéressante mais les textes bardés de mots flamands sont assez pénibles à lire. Je me suis demandé aussi si les auteurs ont voulu faire un jeu en bombardant cette BD de références. Comme « que la Kriek-Lambic me croque » en référence au capitaine haddock, la griffe en dernière case de la page 41 en référence à « La griffe noire » d’Alix, les habitations des femmes léopards en référence au « nid du Marsupilami », Quicke et Flupke qui apparaissent sur un lampadaire et même une référence au roi lion. Il y en trop à mon goût car contrairement au dernier Lucky Luke, celles-ci partent dans tous les sens et cassent l’harmonie que cette BD aurait pu avoir. Il y a aussi de nombreux éléments qui soutirent un sourire comme la devanture du magasin « Tout pour mon colon » qui ne manque de grotesque. Au final, je pense que tout était réuni pour faire un excellent album mais malheureusement trop d’éléments viennent tout gâcher.
yannzeman
Le 12/02/2017 à 00:05:53
Avant de lire ce 2ème opus, j'ai relu "la femme léopard".
Mais rien n'y fait, je n'arrive pas à accrocher au travail (scénaristique) de Yann sur ces albums.
Je ne reconnais pas "mon" Spirou, celui que j'aime, celui de Franquin (je n'ai aucun amour pour celui de Robvel et de Jijé, même si je reconnais tout à fait leur importance, surtout pour le 2ème nom cité).
Le dessin est moins réussi que pour le précédent volume.
Mais c'est certainement lié au scénario ; quand l'histoire est mauvaise, cela se ressent dans le dessin, peu inspiré.
Il faut dire, aussi, que Dupuis nous a donné à lire un fabuleux "Spirou de" par Frank Pé, et forcément, on tombe de haut en lisant ce "maitre des osties".
C'est long, c'est chiant, c'est pas drôle, c'est déjà oublié une fois lu...
Seul le Père missionnaire sauve un peu cet album du désastre, mais c'est peu. Trop peu.
La fin est débile, elle n'a rien à voir avec un "Spirou et Fantasio", et on referme l'album avec un sale gout de navet dans la bouche.
J'ai l'impression que cette collection prétendument prestigieuse s'enfonce dans le médiocre, passé les tomes 1, 3, 6 et 10. les autres ne m'ont franchement pas emballé.
marcomaltese
Le 30/01/2017 à 10:39:35
Question de gout...
Moi j'ai beaucoup aimé. Ca m'a rappelé l'époque ou Yann (Lepelletier )scénarisait Freddy Lombard pour Chaland !
Du "Tintin au Congo" sublimé et une belle synthèse réussie des années d'après Guerre à Paris, Bruxelles et au Congo...mystifié, frelouché....avec quelques lourdeurs il est vrai ( Emile Bravo a été plus frais, plus fin..)mais c'est tellement jubilatoire avec un dessin talentueux...L'Ecole de Marcinelle des débuts, sublimée là encore!
Dantes75
Le 26/01/2017 à 16:34:48
J’étais très impatient de ce deuxième album, car j’aime beaucoup la nouvelle série de Spirou plus moderne et moins bon enfant. Je mets la note de 2 pour les beaux dessins d'Olivier Schwartz, mais l'intérêt de cet album s'arrête à la lecture des bulles trop fastidieuses / Les citations sont à la limite de la compréhension et les leçons de morale sur les gentils et les méchants sont insupportables. Le scénario n’est pas à la hauteur du dessin et cache beaucoup de subtilité qui le rende difficile à lire.