Résumé: anzanie. Des coups de feu éclatent dans la nuit, au beau milieu de la savane, dans une réserve. Deux éléphants s'écroulent. À l'aube, les hyènes et les vautours se disputent leurs cadavres.
Du trafic d'ivoire au trafic d'or, Iris Speranza va remonter au mépris du danger une filière dont les ramifications s'étendent jusqu'aux finances et à la politique européennes...
Speranza est une série qui a pour ambition de sensibiliser le grand public aux problématiques contemporaines (écologie et sauvegarde de la planète, misère et lutte contre les inégalités, mondialisation et corruption, société numérique et libertés individuelles, etc.) sous la forme d'une fiction puisant ses fondations dans la réalité du 21ème siècle.
De par sa double essence - une enquête journalistique menée tambour battant dans un cadre exceptionnel - Speranza revendique une double identité de genre : à la fois polar et récit d'aventure.
Le premier épisode, intitulé D'or et d'ivoire, se déroule en Tanzanie : il y est question de l'organisation d'un trafic d'ivoire, dont les rouages révèlent aux protagonistes un lien vers une série de malversations au sein d'une exploitation aurifère dont l'influence se ressent jusque dans les quotidien des européens.
Iris Speranza est une journaliste d'une trentaine d'années. Métisse, née d'un père français et d'une mère sud-américaine, c'est une femme de conviction et une reporter combative. Son courage et sa ténacité seront les clés du succès de son enquête.
U
ne jeune journaliste, Iris Speranza, est mandatée pour enquêter sur le trafic d’ivoire en Tanzanie. L’émule de Jeannette Pointu n’a pas froid aux yeux et elle débusque rapidement un réseau de trafiquants d’or blanc et jaune.
Éric Corbeyran et Achille Braquelaire, lesquels ont naguère collaboré sur Imago Mundi, renouent pour signer une nouvelle dynamique où pullulent les scènes d’action et les rebondissements. Le duo ratisse large et le scénario se cherche un brin. À la lecture des premières planches, tout porte à croire que le sujet serait l’exploitation des éléphants par les braconniers. Les auteurs délaissent toutefois le polar écologique pour adopter un point de vue beaucoup plus macro en portant leur regard sur le crime organisé international. Ils se désintéressent alors du sort des bêtes, de même que de celui de leurs tortionnaires, qui sont les victimes de bandits exploitant leur dénuement.
L’épisode s'attarde au rôle des correspondants et à l’éthique propre à cette profession. Le propos aurait pu s’avérer intéressant, mais une fois que l’héroïne reconnaît ses multiples accrocs aux règles, elle et son patron s’entendent, un peu simplement, pour conclure que la fin justifie les moyens.
De nombreux autres segments didactiques alourdissent la narration. Ainsi, sans être inintéressants, le rappel de l’histoire de Zanzibar ou les considérations sur le viol comme arme en temps de guerre apparaissent comme des parenthèses entravant la fluidité de l’ensemble.
La protagoniste est engagée et sensible à tout ce qu’elle découvre. Ses réflexions, pleines de bonnes intentions, sont cependant convenues et n’ont pas le mordant de celles du Tueur.
Le dessin réaliste de Salaheddine Basti remplit son mandat. Les décors se montrent souvent simples, quoique suffisamment élaborés pour expliquer le contexte. Les personnages affichent pour leur part un air figé et dépourvu d’émotions.
Quelques maladresses d’édition notées au passage : une note écrite en noir sur gris foncé (page 5, case 6) ou des phylactères dans le désordre (page 22, case 4).
Un récit d’aventures sous les tropiques, un peu plombé par la volonté d'être didactique.