Résumé: L'univers de Spawn ne se limite pas à une succession d'arcs narratifs, mais est riche de nombreux personnages secondaires ou d'incarnations du suppôt de l'Enfer. Cette série - écrite par l'auteur du film Spawn, Allen McElroy, et dessinée principalement par Dwayne Turner - passe en revue divers personnages créés par Todd McFarlane.
L
e rejeton de l'Enfer apparu en 1992 sous les crayons de Todd McFarlane est de retour chez Delcourt !
Cette série n'est en rien un énième reboot ou refonte du catalogue avec de nouvelles jaquettes. Il s'agit du recueil en un album de plusieurs chapitres parus dans les versions kiosque proposées il y a quelques temps par Semic. Allen McElroy a écrit plusieurs histoires sur des personnages secondaires, permettant aux lecteurs d'en apprendre davantage sur eux. Elle s'amuse aussi à réemployer plusieurs des incarnations du suppôt de l'Enfer ; ainsi, l'une d'elles apparaît au début de ce premier tome, livrant un combat apocalyptique dans un monde futuriste. Plus tard, le duo Sam et Twitch enquête sur le triste sort de la journaliste Gretchen Curver (attention, certains scènes sont fortement déconseillées aux lecteurs sensibles). Enfin, les fans retrouvent Angela qui a fort à faire au sein de la cité d'Elysium... Cette série dite de la malédiction de Spawn assemble plusieurs arc narratifs qui complètent l’œuvre originelle.
Les habitués du anti-héros à la cape rouge sont en territoire connu, puisque qu'ils retrouvent Dwayne Turner au dessin. Ce dernier a œuvré sur un grand nombre de récits, parmi lesquels la saga Spawn the undead. Son trait s'accorde à merveille avec le ton et l'ambiance voulues par le créateur originel de la série. L'aspect nerveux, parfois haché qui s'en dégage casse l'effet lisse courant dans les comics de cette période. Turner use d'une large palette de couleurs, allant du criard aux nuances les plus sombres, pour mieux susciter un sentiment de malaise à de multiples reprises renforcé par le découpage des planches.
À l'heure où la "marvelisation" du cinéma de super-héros produit des films trop souvent creux où gesticulent des personnages au charisme en berne, il est bon de retrouver des titres qui osent aller plus loin, y compris dans le traitement graphique et la violence. En cela, Spawn avait défrayé la chronique dans les années 1990, mettant une claque aux hommes portant lycra et slip par dessus le pantalon. Depuis, il est devenu une référence qui a redynamisé le genre du comics. Bref, cette série proposée par Delcourt fera le bonheur des fans de cet univers nébuleux et vicieux créé par McFarlane.