C
haque village, chaque contrée possèdent ses vieux mythes, transmis de génération en génération. Les agents du très respecté Sanctuaire sont chargés de les collecter au cours de leurs pérégrinations. Deux d’entre eux, Lal Viento et Gilet Kracht parviennent ainsi à Aysheaia. Ils y apprennent que l’origine de cette cité métallurgiste est liée à la mort d’un dragon qui se serait transformé en une montagne de feu, un millénaire auparavant, qu’elle subit depuis peu des changements inquiétants. Soupçonnant un danger, Lal et son assistante décident d’investiguer, l’un se rendant aux grottes d’où est extrait le minerai, l’autre menant diverses analyses.
Dans Le souffle des légendes, Tsukasa Hazumi propose de confronter d’antiques fables à la réalité. Pour cela, il imagine un monde se rapprochant de la fantasy et entraine le lecteur d’un patelin à l’autre, à la suite de son duo de héros. Présentés sommairement, ceux-ci montrent rapidement des caractères complémentaires et mènent rondement les affaires qui leur sont exposées. Le chapitre initial donne le ton pour la suite : une nouvelle rencontre, un récit légendaire incluant un élément perturbateur ou suivi de celui-ci, une enquête agrémentée de quelques péripéties et des réponses. Les trois parties de ce premier volume fonctionnent sur ce modèle. Malgré une absence de transition entre les différents lieux d’intervention et le côté répétitif du schéma, ce premier tome reste agréable à lire, du fait de la découverte de cet univers et de son postulat. Par ailleurs, le dernier tiers du manga distille un nouvel élément au potentiel intéressant dont il est à espérer qu’il sera développé à l’avenir.
L’histoire aborde également d’autres problématiques : coutumes matrimoniales, rejet des personnes différentes, exploitation abusive, relations hiérarchiques. Il est cependant dommage que le format choisi ne permette pas de les explorer autant qu’elles pourraient l’être. Quant au graphisme, il se caractérise par une bonne lisibilité, un trait plutôt expressif, un découpage assez aéré et des cadrages variés. Le bémol vient du rendu de certaines perspectives moins réussies, notamment sur quelques visages en gros plan. Le détail apporté aux costumes et aux créatures – aux allures préhistoriques pour certaines -, est, lui, appréciable.
De facture honnête, Le souffle des légendes se laisse lire mais, sans véritable fil rouge, il est à craindre que le titre ne lasse ou ne s’essouffle.