Résumé: La joie règne sans partage dans le royaume d’Entremonde ! Les habitants ont tout pour être heureux : leur reine Blanche est de retour, l’envahisseur est en déroute et la paix est revenue. Mais ce tableau idyllique va bientôt s’assombrir. Le pouvoir, ce poison qui ne dit pas son nom, corrompt peu à peu l’esprit de Blanche.
Et ses tendres sentiments pour Maldoror, l’ancien Seigneur du monde d’En-Bas, vont céder la place à la haine. Car l’amour n’a plus cours face à l’ivresse du pouvoir…
Sois le bienvenu à Entremonde, ami lecteur, mais prends cependant garde à toi !
L
a paix règne à nouveau sur le royaume d’Entremonde ! Mais à l’évidence, une telle situation ne saurait perdurer…
Le conte permet, comme l’a résumé Bruno Bettelheim, de grandir en dépassant les difficultés et de donner à croire en un monde meilleur ! Avec Sortilèges, il est bien question de cela et Jean Dufaux ne déroge pas à la tradition lorsqu’il s’attache à décrire le caractère pernicieux du pouvoir, même pour les plus vertueuses. Toutefois, pour que le conte puisse cultiver ses vertus éducatives, il se doit de se conclure sur une note optimiste. Aussi, comme s’il tenait à exorciser la malédiction qui s’abat sur les têtes gouvernantes, le scénariste belge s’attache, parallèlement, à démontrer la force rédemptrice de l’Amour, seul capable - à l’instar de la pierre philosophale - de transformer le Mal en Bien, le plomb en or.
Un lyrisme (encore) un rien verbeux et un sens modéré du tragique comme du comique donnent enfin à cette tétralogie l’équilibre qui lui manquait. Pour faire écho à cette plénitude enfin trouvée, le dessin de José-Luis Munuera atteint lui aussi une certaine forme de maturité. Tour à tour caricatural ou tragique, mais juste, son dessin se singularise par la puissance de sa mise en couleur qui doit pour beaucoup à la superbe luminosité qui règne sur nombre de planches.
Variation moderne de ce qui passerait presque pour une production des studios Walt Disney, ce dernier volet des aventures de Maldoror et de Blanche démontre, s’il en était encore besoin, que l’Enfer et le Paradis sont des concepts très… relatifs !