A
u début, ils ont cru a une lubie, une passade. Puis ça a duré, duré, duré... N'importe quand, n'importe où, dedans, dehors, assis, debout ou couché. Kader, tu saurais dire pourquoi ton pote, là, il n'arrête pas de souffler dans sa trompette ?
Difficile de décrire et décrypter ce Solo de Gilles Rochier. Au lendemain de l'attentat du Bataclan, un homme achète un instrument à vent et ne s'exprimera plus que par son intermédiaire. Seul son ami Kader le supporte et tente de le comprendre, au travers de ses « pouet-pouet » dissonants. Il y a de l'humanité, de l'humour, de l'empathie et une certaine profondeur dans les réflexions qui constituent chaque scénette. Le sens profond reste cependant assez peu explicite et obscur. Cet ouvrage est-il une critique de la société ? Parle-t-il de terrorisme, de folie ? Ou encore est-ce une histoire d'amitié dans un contexte difficile ? À chacun au final d'y voir ce qu'il veut, tout est possible, sans réellement l'être vraiment.
Le dessin est à l'image du fond : original, brut et sans fard ni objectif de plaire à tous. Très simple, voire, naïf il est constitué majoritairement de traits et de quelques courbes pour les personnages, le tout dans des tons sépia.
Ovni de la rentrée qui parait à une date symbolique (11 septembre), Solo déconcerte puis séduit... ou pas.