Info édition : Cet album contient un cahier supplémentaire de 8 pages : La littérature fantastique chinoise.
Résumé: Dans la Chine du VIIe siècle, la jeune et belle Soleil du soir, abandonnée par les siens, brave les interdits et les dangers pour retrouver son amour perdu et forcer son destin... Ses aventures la mèneront des paysages mythiques des Trois gorges à la florissante capitale de l’époque, Xi’an, et sur sa route se succéderont personnages historiques et créatures démoniaques issues du monde des croyances et des esprits. Inspirée de contes littéraires anciens du Ier millénaire de notre ère et dans le contexte palpitant de la dynastie des Tang, la destinée de Soleil du soir s’écrit au fil des pages à la manière d’une calligraphie chinoise, empreinte d’élégance et de force de caractère...
D
ans la Chine de VIIe siècle, la jeune Soleil du soir, abandonnée de tous, est prête à donner sa vie à un tigre maléfique pour sauver les passagers d’un navire. Tout change lorsque la créature lui apprend que son amour est encore en vie. Pris de pitié, le monstre lui confie le moyen de lever la malédiction dont il est victime et de se lancer à la rencontre de son destin. Son parcours ne sera pas de tout repos.
Solange Cruveillé, sinologue et enseignante à l’université de Montpellier, invite à découvrir le folklore et l’esprit des contes de l'Empire du Milieu d'antan. Assistée de Christophe Cazenove – un habitué des productions de Bamboo – elle s’inspire des légendes contenues dans la Taiping guangji (vaste recueil de l’ère de la grande paix, 976-984) et de la biographie d’un général de l’époque. Le récit ainsi proposé n’est pas une reconstitution historique mais une exploration des croyances et des superstitions. Plongeant dans les thèmes récurrents de ces histoires antiques – la possession via les fantômes, la damnation à travers les diables pendus –, une magie s’installe. Douce et attirante, elle manque un peu de tension. L’atmosphère onirique est parfaitement rendue grâce au travail de Fred Vervisch (Chinn, Hell West, Assassination). Rappelant les estampes, son trait souple, tout en impressions et en expressivité, et ses jeux d’ombres apportent fluidité et dynamisme. Les illustrations qui accompagnent le cahier explicatif final sont magnifiques.
Malgré quelques longueurs et une certaine distanciation créées par les ressorts d’une littérature éloignée de nos références, cette aventure – qui forme un épisode complet en appelant d’autres – se révèle plutôt originale et très plaisante à lire.