Info édition : Couverture souple a rabat, préface Nicolas Bourguoin et postface de Transparency internationalet la maison des lanceurs d'alerte avec ' planches sur l'histoire des lanceurs d'alerte
Résumé: Céline Boussié a toujours eu la fibre sociale. Depuis toute petite, ce qu'elle aime, c'est aider les autres, et plus particulièrement ceux dans le besoin... En 2008, elle intègre l'IME de Moussaron pour prodiguer des soins aux résidents polyhandicapés.
Alors qu'elle pensait avoir décroché le job de rêve, c'est une réalité toute autre que découvre Céline : à Moussaron, les équipements et locaux sont vétustes, le personnel insuffisant et, de fait, les pensionnaires subissent des traitements indignes.
Pendant 5 ans, elle essaiera de composer avec ce peu de moyen et d'améliorer le quotidien des résidents. Pendant 5 ans, on lui reprochera de se mêler de ce qui ne la regarde pas, de trop s'accrocher à ses patients. En 2013, pour Céline, lancer l'alerte devient une mission, une nécessité.
Les réactions ne se feront pas attendre : sanctions financières, menaces, vandalisme... Elle sera licenciée puis inculpée pour diffamation - comme trois autres employé.es avant elle.
Dès lors, elle n'aura de cesse de se battre pour que cesse cette maltraitance institutionnelle mais aussi pour la reconnaissance de son statut de lanceuse d'alerte.
Je déteste profondément la violence faite à des gens vulnérables surtout des enfants handicapés par la vie. Le pire, c'est quand cette violence provient du système de santé française qui se veut à la pointe de l'humanisme.
On a droit au témoignage plutôt effarant de Céline Boussié qui a été condamné par la justice pour médisance après avoir dénoncé des faits plutôt gênants. On voit malheureusement de quel côté penche parfois la justice. On risque gros à vouloir communiquer la réalité sur des pratiques pour le moins scandaleuses pratiqués par des instituts soi-disant médico-éducatif.
La Boite à bulles est un éditeur sérieux qui donne la parole à des auteurs qui souhaitent nous ouvrir les yeux sur la fraude fiscale ou la condition des femmes en Egypte (doigts d'honneur). Bref, des sujets qui fâchent assez rapidement. Pour moi, la dénonciation de ces délits doit être permanente et la BD est un bon moyen pour y parvenir.
François Sanz, l'illustrateur, dessine sa première BD et c'est plutôt un pari réussi. Le graphisme est clair et lisible ce qui concourt à une lecture fluide et par conséquent agréable.
On ne peut que soutenir le combat de cette femme courageuse qui n'aura de cesse de se battre pour mettre fin à une maltraitance institutionnelle et surtout obtenir justice et réhabilitation de son statut de lanceur d'alerte. Malheureusement, le chemin est semé d'embûches et il y a encore beaucoup de travail à réaliser.
En conclusion, une lecture utile qui nous permet d'ouvrir les yeux sur ce qui se passe. Il reste à agir pour que cela cesse. Et ceci est à un autre niveau. Aux politiques et à la Justice de prendre leurs responsabilités !