Résumé: Dans un monde où l'environnement est une décharge à ciel ouvert et l'horizon n'est que détritus à perte de vue, chacun survit en choisissant ou non de laisser libre court à ses plus bas instincts. Au coeur de la violence, de la drogue et de la corruption en tout genre, les enfants sont livrés à eux-mêmes et doivent survivre par tous les moyens, même les plus brutaux. Eingyi, Bambi et Lombric, gamins désoeuvrés comme tant d'autres, font les frais chaque jour de cet univers à la dérive, tout en rendant les coups. Le plus faible de la bande, de plus en plus pris injustement à parti par les bandes rivales, attirera autour de lui une escalade de violence et de vengeance qui amènera nos jeunes héros vers des péripéties les dépassant, et les forçant à remettre à plus tard leur rêve d'une vie meilleure.
D
ans la décharge à ciel ouvert qui leur sert de ville, Bambi, Eingyi et Lombric sont inséparables. Les trois amis, qui se font appeler les microbes, se sont jurés de toujours s'entraider et de compter les uns sur les autres. Il faut dire que grandir dans cet environnement ultra-violent est pour le moins risqué...
Nouveau venu dans l'écurie Label 619, Petit Rapace (de son vrai nom Simon Thuillier) reprend certains des personnages aperçus dans Lowreader 2, paru en septembre 2022, pour proposer le premier tome de son Slum Kids.
L'histoire est à l'image de la couverture : couleurs pétantes et trait rond pour dépeindre un univers dur, où le danger est partout. Désœuvrés et livrés à eux-mêmes, ses héros évoluent dans un monde violent où tous les coups pour survivre sont permis. Et tandis que Eingyi n'a que sa rage et sa batte pour répondre aux agressions dont le trio est victime, Bambi, plus âgée, cherche à sortir la petite bande de cette situation en brisant cette spirale.
Bastons, représailles, fuite et vengeance, la trame risque, à première vue, d'apparaître un peu mince. Pourtant, Petit Rapace ne se contente pas d'aligner les séquences chargées en hémoglobine. L'artiste installe un univers oppressant, une brochette de personnages intéressants et une touche de fantastique qui relance l'intérêt. La force et l'énergie des scènes d'action effacent les quelques défauts de lisibilité. Et même si l'intrigue est résolue, assez de questions se posent pour avoir envie d'en découvrir davantage.
Ultra-vitaminé, Slum Kids et son auteur font une entrée remarquée dans le neuvième art. Les prochains volumes devront confirmer ce bon départ sans tomber dans la violence gratuite. Avec ce qu'il démontre sur ce premier épisode, Petit Rapace a tout le potentiel pour relever ce défi.