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lors qu’ils parcourent le vaste monde, la célèbre magicienne Lina Inverse et son compagnon, le guerrier Gourry, se retrouvent lancés sur les traces de la canine du roi démon, située sur une île en pleine mer. Alors qu’elle vient de briser la dent géante pour la transporter plus facilement, la jeune femme est projetée dans un pays inconnu de l’autre côté d’une barrière mystérieuse. Agressée par une créature cauchemardesque, elle se rend compte avec horreur que sa magie ne semble pas fonctionner. Heureusement, elle est sauvée in extremis par un certain Lyos qui se présente comme le chevalier du dieu dragon de l’eau. Bon gré mal gré, cette paire mal assortie se voit contrainte de faire un bout de chemin ensemble. Mais leur route est vite parsemée d’embûches de toutes sortes, à commencer par les monstres qui les poursuivent et l’intérêt douteux de certains moines du dieu dragon à leur égard…
Suite d’une série d’heroic-fantasy d’abord déclinée en jeu vidéo, série animée et romans illustrés, Slayers – Knight of aqua lord propose de suivre les péripéties, qui se veulent trépidantes, auxquelles est confronté l’improbable trio formé par Lina, Lyos et Gourry. Le scénario d’Hajime Kanzaka fait la part belle aux combats plus ou moins échevelés ainsi qu’à un humour omniprésent et sans finesse. Les personnages eux-mêmes s’avèrent particulièrement stéréotypés et leurs chamailleries incessantes lassent davantage qu’elles ne font sourire. Pour le reste, ce premier tome présente un mélange grossier et peu original d’univers fantastique, d’utilisation de la magie, de talent d’épéistes de certains, de vilaines créatures de tous calibres et de complots vite éventés sur fond d’une quête qui n’éveille qu’un moindre intérêt. Renforçant le peu d’enthousiasme suscité l’histoire, le dessin de Tommy Ohtsuka, qui s’appuie sur le chara-design, classique pour le genre, de Rui Araizami, emprunte aux poncifs graphiques du shônen. Il force également sur l’aspect comique en soulignant de façon caricaturale les expressions et attitudes des protagonistes sans véritable résultat sur le lecteur qu’il ne parvient pas plus à surprendre que le scénariste. En outre, la tendance à faire du fan-service avec la multiplication d’accortes filles aux effets bien tendus sur leurs formes des plus généreuses finit par ennuyer, car elle n’a pas tellement lieu d’être.
Ce premier tome de Slayers – Knight of aqua lord est donc décevant et seuls les amateurs les plus acharnés de la série d’origine s’y immergeront.