Résumé: Petit par la taille. Grand par le destin.An de grâce 1349. Issu d'une noble famille de guerriers tombée en disgrâce, le jeune Nigel Loring va tenter de faire démentir le destin en prenant part aux côtés du roi d'Angleterre à la guerre de Cent Ans. De simple écuyer, il deviendra un illustre chevalier malgré sa petite taille, motivé par un courage sans faille et un sens aigu de l'honneur et du devoir. Tournois, ripailles et embûches seront son quotidien ; la gloire sera sa récompense.S'il est moins connu que Sherlock Holmes, Sir Nigel n'en reste pas moins l'un des romans les plus passionnants d'Arthur Conan Doyle. Une aventure picaresque menée par un héros fin et subtil, loin des stéréotypes du chevalier sans peur et sans reproche, à redécouvrir en BD grâce aux talents conjugués de Roger Seiter et Christian Gine.
L
e différend qui l'opposait aux abbés de son comté étant réglé, Sir Nigel a fait le serment devant sainte Catherine d'accomplir trois faits d'armes pour honorer l'amour que lui porte Lady Mary et achever de la séduire. Parti guerroyer loin de ses terres, le conflit opposant de 1337 à 1453 la dynastie des Plantagenêt à celle des Valois sera donc le théâtre de ses exploits.
Suite et fin des aventures chevaleresques du jeune paladin blondinet, cher à Sir Arthur Conan Doyle. Roger Seiter supplée un propos dont les actes de bravoure enchaînés comme des perles par le héros restent souvent rocambolesques. L'auteur, taquin, se posant en vrai "rosbif", se plaît à faire tourner en bourrique et ridiculiser un ennemi français bien crédule. Passé outre, le lectorat s'exclamera devant des valeurs telles que l'honneur, le respect, le courage et le sens du dévouement. Des vertus "sans peur et sans reproche" qu'il était d'usage et fréquent de rencontrer à l'époque et qui demeurent les sempiternels couplets de ce dernier opus. C'est aussi et surtout l'occasion d'en apprendre davantage sur un passage douloureux de l'histoire et de ses hostilités sanglantes qui ont duré un peu plus d'un siècle entre le Royaume d'Angleterre et celui de France.
Le dessin de Gine conserve son aspect minimaliste. Les traits sur les physionomies des protagonistes sont plaisants, mais ne parviennent pas à dégager suffisamment d'émotion, de même pour les scènes de batailles qui apparaissent difficilement recevables. Néanmoins, le graphisme procure un éventail fourni de détails à l'image des décors ornés de jolis châteaux-forts, de costumes et vêtements variés ainsi que d'un attirail de guerre conséquent.
Malgré un manque de profondeur et de développement, La traque du furet rouge clôt un diptyque intéressant et agréable à parcourir.