Info édition : Noté "Première édition". Tirage limité et numéroté à 99 exemplaires accompagnés d'un ex-libris lui aussi numéroté. Préface de Gilles Ratier (2 pages). Dossier rédigé par Gilles Ratier en fin d'album (14 pages).
Résumé: Au cœur du Congo, en bordure de l’immense forêt tropicale, le guide de chasse et habile traqueur de fauves qu’est simba Lee est contacté par une autorité locale pour organiser un safari dans la région de Nianga-Nianga : ceci afin de découvrir un animal aussi gigantesque que mystérieux, dont on a seulement retrouvé des relevés d’empreintes monstrueuses. Or, cette jungle pratiquement inexplorée, constituée de marais pestilentiels sur les rives du Dialo, est d’autant plus impénétrable qu’il faut, pour l’atteindre, traverser les territoires habités par les Gébélé : l’une des peuplades les plus cruelles, les plus farouches et les plus arriérés de l’Afrique. Notre aventurier refuse tout de go et est curieusement abordé, juste après, par la fille d’un audacieux géologue, laquelle désire partir à la recherche de son père dont elle n’a plus de nouvelles depuis que ce dernier s’est risqué à explorer cette même région hostile et inconnue. Grâce à un habile stratagème et l’entremise d’un farfelu gagnant d’une tombola dont le premier prix est un safari en Afrique noire, simba Lee se retrouve devant le fait accompli : il doit accepter la destination du safari vers Dialo et le fait que cette jeune femme débrouillarde et obstinée l’accompagne dans ce voyage qui sera semé d’embûches et de péripéties exotiques.
Mis en images par un élève de l’immense Jijé (Herbert Geldhof, qui signait de son seul prénom), ce scénario trépidant de Jean-Michel Charlier, publié dans le journal de Spirou en 1960, est dans lignée de ses « Tiger Joe » et autres « Kim Devil ».
S
anga est un village, situé au Moyen Congo, en bordure de la vaste et mystérieuse forêt équatoriale. Harper, fournisseur peu scrupuleux d’animaux - vivants ou morts - pour des zoos, cirques ou musées, cherche à recruter Simba Lee, le chasseur de fauves. Le commerçant détient une vieille photographie montrant une gigantesque empreinte, aux proportions dignes d’un dinosaure. Peut-être s’agit-il d’un Lukuata, dragon légendaire des contes africains? L’objectif est d’aller là où a été pris le cliché, dans la région de Nianga-Nianga, peuplée par les Pygmées. Pour y accéder, il faut traverser le territoire des Gébélés, redoutés pour leur cannibalisme. Mais Simba Lee n’est pas disponible ; il doit organiser un safari pour le gagnant d’une tombola. Sur ces entrefaites, arrive Christine Navare, fille d’un géologue disparu dix-huit mois plus tôt dans la zone abritant peut-être le monstre convoité par Harper. Contraint et séduit à la fois, Simba Lee décide de guider cette communauté naissante dans un périple qui promet dangers et rebondissements.
Les éditions Fordis poursuivent leur passionnant travail d’exhumation des trésors de la bande dessinée. Dans leur collection Patrimoine, Rio, Guy Lebleu, Michel Brazier ou Esprit du vent sont déjà redevenus accessibles. Simba Lee a été scénarisé par l’immense Jean-Michel Charlier et dessiné par Herbert, un disciple de Jijé. Paru initialement dans Le Journal de Spirou en 1960, cette aventure africaine, dans la lignée de Jungle Jim (Alex Raymond), Tiger Joe et Kim Devil (tous deux œuvres du même auteur), reprend les codes du genre : confrontations aux peuplades autochtones, menace permanente de la faune locale et autre mercantilisme du colon, que les auteurs ne manquent pas d’égratigner.
Ces ingrédients sont ici savamment organisés, pour faire de Simba Lee, non pas un récit de plus de ce style, qui a pu générer le meilleur et le pire, mais une trame narrative savamment orchestrée, où chaque élément fait sens et trouve sa justification. Cette précision et cette fluidité caractériseront l’écriture d’un certain Van Hamme, bien des années plus tard.
Mêlant suspens, péripéties, investigations et humour, Jean-Michel Charlier, dans cette série beaucoup moins connue que Barbe-Rouge, Tanguy et Laverdure, Buck Danny ou Blueberry, y fait la démonstration de sa virtuosité. Le dessin de Herbert ayant particulièrement bien traversé les décennies, les amateurs y trouveront un vrai plaisir de lecture et pourront soutenir cette démarche éditoriale remarquable.
Les avis
Johnny Fletcher
Le 07/05/2019 à 00:15:22
Cette série de second rang du scénariste de génie Jean Michel Charlier (une légende ce type, le dieu vivant de mon enfance!) n'est certes pas marqué du sceau de l'originalité mais elle n'en demeure pas moins plaisante. Ce premier album constitue un récit d'aventure classique et bien ficelé. On y rencontre tous les ingrédients "charlièsques" habituels ainsi que le talent indéniable du scénariste pour mener et rythmer ses récits.
Le dessin de Herbert a quelques choses de contemporain, un côté "jeté" qui fait son effet même s'il ne s'élève pas au niveau des autres dessinateurs attitrés des séries de Charlier: Uderzo, Giraud, Hubinon ou Jijé.