Résumé: Qui s’y frotte s’y pique
Depuis la mort de sa mère, la vie de Sid a basculé. Quand il débarque à Berry Hill, une étrange école nichée dans un vieux château sur la côte, tout semble contre lui : l’année a déjà commencé, les douches sont glacées et… ah oui, des ronces géantes envahissent les salles ! Voilà 50 ans que ces plantes monstrueuses , connues sous le nom du Fléau, ravagent la Frangleterre, défigurant le pays. Malgré ce décor hostile et le poids du deuil, Sid se reconstruira peu à peu au contact de ses nouveaux camarades. Malcolm, le musicien au bras mécanique; Lula, la commère intarissable fan de poésie; et Kate, une fille punk et bagarreuse qui ne mâche pas ses mots. Au même moment, Julian Strokes, un présentateur TV has been tentera de sauver sa carrière. Sa mission ? Découvrir les origines du Fléau ! Ses investigations le mèneront tout droit à Berry Hill... Et si le château avait un lien étroit avec l’origine de ces ronces ? Entre mystères à élucider, concerts sauvages et courses-poursuites entre les épines, Sid et ses amis devront faire preuve de courage pour sauver leur école… et leurs vies !
Pendragon nous offre un premier diptyque fantastique au cœur des ronces enchevêtrées, qui mêle influences shonen, musique et pop culture. Avec une galerie de personnages attachants et cabossés, il explore des thématiques fortes où la crise écologique côtoie la puissance des amitiés de jeunesse.
C
omme si la perte de sa mère ne suffisait pas, Sid est envoyé par son père dans un pensionnat jusqu'à la fin de l’année scolaire. Et quelle école ! Un vieil établissement tout moisi, situé au milieu de nulle part et aussi lugubre que chancelant. Il faudra s’y faire. Peut-être qu’il rencontrera de nouveaux amis, qui sait ? En tout cas, le «Fléau» n’épargne non plus pas ce coin de la Frangleterre. Les effets de la propagation anarchique des ronces géantes et tentaculaires sont plus que visibles, une partie des bâtiments a même dû être condamnée.
Deuil + apocalypse + Harry Potter, le tout sous un air de punk rock.
Pour sa première BD, Pendragon ne réinvente pas la roue et a imaginé un scénario initiatique classique sur le fond et totalement explosé dans sa forme. Une bande d’ado aux caractères bien trempés doit d’abord apprendre à se connaître, avant d’affronter une menace aux ramifications globales. L’ensemble se déroule en mode huis clos, derrière les murs (lézardés) et dans une ambiance néo-gothique post-moderne. Découvertes, épreuves diverses, acceptation de l’autre et moments-chocs, la lecture se déroule à vitesse grand V et n’est pas dénuée d’un humour destroy à cœur.
Manga, cartoon et un soupçon de jeux vidéo, sans oublier l’ombre invisible de Brian O’Malley (Scott Pilgrim), la mise en images ne dépote pas moins et fait même tourner la tête par moments. Ça n’empêche pas le dessinateur de très bien tenir sa barque. Le récit avance constamment, s’enrichit et apporte son lot de surprise et de rebondissements.
La playlist qui envoie du lourd fournie dans le rabat de l’album annonce la couleur, le contenu de Sid Cooper ne déçoit pas. Pendragon ne laisse rien passer à ses héros et réalise un premier tome aussi fracassant que respectueux des différents genres qu’il revisite avec une énergie et une générosité de tous les instants. Suite et fin dans le prochain volume.