Le 12/06/2025 à 21:00:03
Cette troisième intégrale de Sibylline reprend dix histoires de la petite souris parues, entre 1975 et 1982, dans le journal Spirou. « Sibylline et les cravates noires » a été écrite en 1975 par Paul Deliège. Elle reprend certains des thèmes chers à Macherot, comme la lutte pour la survie entre les carnivores et les faibles animaux de la forêt. Cette histoire n’est pas sans rappeler les croquillards de "Chlorophylle", l'originalité en moins. Le conte de noël suivant tenant sur deux pages est assez bien construit et plutôt amusant. En 1977, Macherot est à nouveau seul aux commandes. Il revient avec un nouveau méchant particulièrement retors qui s’appelle Elixir. Celui-ci n’est pas sans rappeler le cynisme d’Anthracite. Malheureusement, on regrettera la présence d’un martien qui, à mon sens, gâche un peu l’histoire, même si la conclusion s’avère satisfaisante. Il faudra attendre trois ans pour voir le retour de Sibylline en 1980. On découvre un Macherot aux dessins plus acérés, moins précis et plus aérés. « Burokratz le vampire » est une histoire assez lente, presque une non-histoire. Les fausses pistes se jouent des enquêteurs. On assiste même à la déchéance totale d’Anathème accusé à tort de vol et qui n’a comme seule rédemption possible que l’exil. Flouzemaker gagne de l’importance volant la vedette à Sibylline et Taboum, comme dans les deux histoires suivantes : « la puce fatale » où l’on retrouve une partie du petit cirque et « le buffet hanté ». Le fantastique devient encore plus présent et beaucoup moins paisible qu’il ne l’était dans « le petit cirque ». L’univers se charge d’une pesanteur inquiétante et Macherot semble expérimenter un nouveau champ. Dans « Sibylline et le chapeau magique », une nouvelle fois Flouzemaker est mis en avant. On retrouve le méchant Elixir sous l'emprise du grand troubadoule, ce qui accentue le caractère fantastique de l’histoire. « Flouzemaker et Patakès » est une histoire qui n’a pas un réel intérêt si ce n’est de nous faire rencontrer le journaliste Patakès. En 1982, paraît alors « le violon de Zagabor » un petit chef-d’œuvre de Macherot. Celui-ci imagine à nouveau un méchant à la dégaine particulièrement inquiétante Croque-Monsieur habillé de hardes et muni d’un couteau tranchant à la main. La neige omniprésente, les jeux d’ombres et de lumières rendent ce récit particulièrement inquiétant. De petites lucioles donnent, cependant, un ton un peu plus poétique à l’ensemble. Il est dommage que l’éditeur n’ait pas relié la deuxième partie de cette histoire « le concerto pour Croque-Monsieur » qui se trouvait à la suite de cette aventure dans l’album du violon de Zagabor. A la place, on a une histoire « Flouzemaker en vacances » totalement sans intérêt, mais qui montre une nouvelle fois la place prise par le personnage.BDGest 2014 - Tous droits réservés