Résumé: J’étais plutôt dans mon élément là-haut,
Sauf qu’une fois en bas,
C’est pas ta paie qui te file le vertige.
Ça rapporte pas de construire leurs buildings,
Pas de quoi nourrir ta p’tite famille.
J’aurais jamais dû écouter Luiss,
M’intéresser à ses plans foireux,
Mais j’ai pas vraiment eu le choix.
Au début, je voulais la jouer petit bras,
Juste gagner un peu plus de tune,
Sauf qu’ils ont vu beaucoup plus en moi.
D’abord, l’organisation s’est approprié ma peau,
Pour y encrer ses noirs desseins…
Et après…
.
1 – 111 jours Afin d’assurer l’avenir de son couple et d’un enfant à naître dans un monde qui a résolument glissé dans ses pires excès, Obnox va accepter d’améliorer l’ordinaire d’un emploi peu gratifiant en participant aux « plans foireux » de Luiss, son meilleur ami.
Malgré ses bonnes intentions, Ob’ va glisser peu à peu dans les griffes de la KLOS-K, une organisation du crime mystique et impitoyable, qui a su voir en lui un sujet à fort potentiel.
FLUSH nous livre ici le premier volet d’un diptyque qui nous plonge au cœur d’une histoire difficile et touchante, mise en relief par un travail graphique novateur et des partis pris colorés et audacieux.
O
bnox est dans le pétrin. Manon sa compagne est enceinte de leur premier enfant mais il a perdu son emploi sur les chantiers. Les combines de son pote Luiss ne vont pas lui permettre de subvenir longtemps aux besoins du ménage longtemps et puis... Elles ont tendance à lui apporter plus d'ennuis que d'argent. Et quand les patrons de Luiss décident de lui faire grimper les échelons de leur organisation louche, la Klos-K, il n'a guère le choix. Entre les règlements de compte et la doctrine de ses nouveaux employeurs, l'avenir d'Ob' s'annonce trouble...
C'est par le biais d'un financement Ulule et l'aide des éditions Cerises & Coquelicots que 111 jours a pu voir le jour. Cet album constitue le premier acte (sur deux prévus) de Si Uté approuve du nouveau venu dans le neuvième art, Clément Thimonier, plus connu sous le pseudonyme de Flush, grâce à son groupe de musique, Noflipe.
L'artiste a choisi de plonger dans le milieu du banditisme, dans un monde fantasmé, pas si éloigné d'une certaine réalité. C'est au sein d'une cité urbaine aux innombrables gratte-ciels et aux ruelles malfamées que son héros va devoir se dépêtrer et exister. Pour contrebalancer un scénario sombre à souhait, le graphiste de formation opte pour des couleurs flashy qui tranchent littéralement avec l'ambiance poisseuse et lourde qui règne dans son album. Son aisance pour mettre en scène ses personnages, avec un découpage inventif et original, transpire à chaque scène.
Malheureusement, si la mise en page étonne et laisse une bonne impression, l'histoire a plus de mal à séduire. La faute à une narration saccadée voire hachée par moments, qui au lieu de créer l'intérêt entraîne une légère incompréhension. Le jeune auteur donne le sentiment de dérouler son intrigue et ses séquences sans profiter à plein des possibilités du médium. Le manque de fluidité, comme lorsqu'il passe des coups que Luiss et Ob' sont chargés de mener aux dialogues avec la petite amie du second, est criant. Ou les échanges relatifs à Uté et la foi de ses adeptes s'enchaînent sans que le rôle ou l'importance des protagonistes dans l'organisation ne soient suffisamment clairs pour passionner. Cela est d'autant plus frustrant que la richesse des thèmes est réelle et que les enjeux semblent bien présents.
Ambitieux dans sa forme mais abrupt dans son exécution, 111 jours reste trop hermétique pour convaincre totalement. Il faudra ajouter du liant pour que la seconde partie emporte l'adhésion et aille au-delà de l'exercice de style.