Info édition : Avec Jaquette illustrée. Sens de lecture japonais
Résumé: Shibuya, quartier ultra branché de Tokyo. 14h50.
J’ai toujours espéré qu’un événement bousculerait un jour mon quotidien de lycéen un peu morne. Le genre de rebondissement que le cinéaste amateur que je suis peut voir dans ses films préférés… mais pas ce genre-là. J’ai vu des passants se faire dévorer par ces… poissons géants, qui sont apparus tout à coup, flottant partout dans le quartier… Ces créatures sont réelles. Ce ne sont ni des effets spéciaux ni des trucages. Et elles ont faim de chair humaine. Moi et d’autres survivants tentons de leur échapper, mais tout porte à croire que nous sommes bel et bien coincés dans cet enfer…
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rois mars, à quinze heures. Cette date restera gravée dans sa mémoire comme le jour où l'indicible a débarqué à Shibuya, l'un des quartiers les plus «in» de Tokyo. Hajime Tsiyoda se promenait parmi les passants en quête d'inspiration pour son devoir de cinéma. La vie est décidément très plate et il ne se passe vraiment pas grand chose de palpitant ! Alors qu'il discutait tranquillement avec une copine, il croit apercevoir soudain une tête rouler par terre. Pas le temps de comprendre qu'une coupure de courant plonge tout le monde dans l’obscurité. Mais, était-ce bien un poisson rouge géant qu'il a vu en train de boulotter le scalp ?!
Hiroumi Aoi, dont c'est la première œuvre, affiche clairement un objectif de divertissement avec, à la clef, du frisson et de l'horreur. Véritable série Z, l'originalité de son thème tient dans l'identité des envahisseurs : de la poiscaille flottant dans les airs et ayant grande envie de chair humaine ! Petit détail glauque en supplément, ça pond ses œufs à l'intérieur des humains. Un seinen typique du genre donc. Bien sûr, les quelques survivants vont se démener pour s’en tirer indemnes, quitte à faire resurgir leurs pires instincts ! Dans ce huis-clos étouffant, le choix entre l’entraide et la propre survie dévoilera la personnalité de chacun. L'hébétude des habitants est bien retranscrite et traduit de manière flagrante le fait que, devant l'avancée des technologies virtuelles, tout devient possible ; alors, pourquoi pas des guppys déambulant au-dessus de la population ? Il ne faudra cependant pas s'attendre à des dialogues ni à une psychologie des acteurs poussés. Le mangaka alterne entre des flash-backs de la vie du jeune homme et le temps présent, où la folie débarque dans la ville. Le rythme s'équilibre naturellement entre action et scènes du quotidien.
Le dessin se révèle assez classique et de bonne facture. La qualité et le réalisme du design des créatures figurent de manière convaincante l'incongruité de la situation car, il fallait quand même oser faire passer ces bébêtes inoffensives pour des mangeurs d'hommes ! L’auteur abuse peut-être un peu de l'effet de trame néanmoins, cela figure efficacement les mouvements.
Shibuya hell tire son épingle du jeu par l'audace du choix de ses monstres. Si le fond général et la forme n'apportent rien de nouveau sous le soleil, le tout s’inscrit dans la lignée d'un bon manga survival qui se lit avec un enthousiasme sincère.