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er de Chine, 1802 : l’ancienne prostituée Shi Xiu a épousé Zheng Yi, le capitaine pirate de la flotte au pavillon rouge. Si elle est parvenue à se faire accepter par l’équipage de son mari, certains « confrères » ont plus de mal à digérer cette union et le titre de vice-capitaine qui lui a été conféré. Ainsi en est-il de Guo Bo Dai, commandant de l'escadre à la bannière noire, qui organise son assassinat. Lors de l’attaque d’un convoi, Shi Xiu constate la désorganisation des flibustiers, les différents partis revendiquant les mêmes prises et laissant ainsi échapper des proies potentielles. Elle décide alors de discipliner ces brigands.
Ce deuxième épisode des aventures de Shi Xiu, personnage historique devenu une légende, confirme la bonne impression laissée par le premier opus. Après avoir décrit comment elle réussit à échapper à sa condition de courtisane, l’auteur s’attache ici à dévoiler les qualités de stratège et d’organisatrice de la belle et redoutable jeune femme. Contrairement aux pirates dont la vision s’arrête au prochain pillage et au partage du butin, elle se projette à long terme et va chercher à renforcer la flottille des forbans en les structurant autour d’un code de piraterie. Dans le même temps, elle renforce son réseau d’indicateurs et œuvre à ménager le bas peuple afin de pouvoir recruter des forces vives.
Le dessin de Wu Qingsong donne très joliment vie à cette épopée. Son travail sur les personnages est efficace et les scènes d’action possèdent force et dynamisme. Il pourra lui être reproché des décors un peu négligés et surtout une certaine « frilosité » dans le cadrage, l’histoire offrant moult occasions de se libérer d’un carcan trop rigide. Cet aspect est d’autant plus irritant que les capacités sont manifestement là.
Si le scénario est toujours aussi conventionnel, truffés de clichés et de stéréotypes, les auteurs n'en proposent pas moins un récit d’aventure vif et haletant, comme dans ces films de capes et d’épées des années 60, offrant un agréable moment de détente. Ils ne content pas une chronique historique, c'est une légende qui est proposée au lecteur et, après tout,"si la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende".