Le 29/03/2020 à 18:24:58
Et si la malédiction mise en exergue sur la tombe du plus grand des dramaturges s'abattait sur l'Angleterre du 21ème siècle. Une fable politique et écologique au trait semi-réaliste sur un fond de dialogue shakespearien pioché dans divers oeuvres du maître. Tout commence à Stratford-upon-Avon, le 23 avril 2016 lors des travaux de réfection de l'église Holy Trinity Church où est enterré Shakespeare. Kathleen Larch, conservatrice au globe Museum et membre de l'association pour la protection du patrimoine shakespearien, donne ses dernières recommandations aux ouvriers du chantier. Quand soudain, son chien Roméo s'introduit dans le caveau du dramaturge et y dérobe un os. La malédiction s'abat alors sur toute l'Angleterre pendant que Kathleen et Giles Tooret (artisan du bâtiment) se mettent à la poursuite du petit voleur. Bientôt l’Angleterre est sous les eaux, la guerre civile menace, et les citoyens britanniques possédés par la langue de Shakespeare essaient de s’organiser et de survivre dans le chaos. L’album suit alors le parcours de plusieurs personnages qui rejouent dans une version apocalyptique contemporaine les célèbres pièces du dramaturge et leur sombre vision du monde et de ses semblables. Astrid Defrance signe ici son premier scénario de bande dessinée. Un pari osé en compagnie de Jules Stromboni qui a fait ses classes à la célèbre école des Gobelins à Paris. Ici, son dessin semi-réaliste est précis tout comme son découpage. La colorisation est somptueuse, mais on peine toutefois à rentrer dans l’histoire. Il faut s’habituer au langage shakespearien et extraits de ses textes en guise de dialogues, tandis que le côté onirique du scénario semble un peu confus parfois. Une fable politique et écologique perturbante traitant du capitalisme et des problèmes écologiques liés au consumérisme. Une bande dessinée audacieuse mais au final par forcément facile à suivre.BDGest 2014 - Tous droits réservés