Le 19/07/2018 à 14:01:13
Je vais aller droit au but sur les deux points négatifs de cet album: l'intervention d'un nouvel illustrateur sur les deux chapitres centraux de l'album (de qualité très moyenne) et la maigreur des bonus proposés au regard des superbes couvertures originales (qu'Urban a choisi de détourer alors que la version US était mise en page au format affiche de cinéma) et des interviews et croquis du t1. Les couvertures alternatives en fin d'album ne compensent pas vraiment ce manque. Ceci étant dit, parlons de l'album et de la suite du périple des Mosak après leur enlèvement du Roi Fange. Comme je l'avais expliqué, l'univers est touffu, le nombre de concepts très important, mais puisqu'on est dans le second volume ce contexte nous est désormais un peu plus familier. Nous reprenons le voyage alors que des morts ont eu lieu dans la communauté et qu'Adam Osidis est suspecté de vouloir se soumettre au Maître des murmures pour sauver sa vie (il est très malade). Très vite ils sont attaqués et seront contraints de se séparer et c'est bien l'objet de ce volume pour le scénariste (qui semble construire son intrigue un peu comme dans LOW, avec séparation en plusieurs récits parallèles): les trahisons ou suspicions de trahisons au sein de cette "famille" comme Gobelin aimerait la voir. Le design général est toujours aussi puissant et si le scénario prends plus de temps et propose moins de pages démentielles que l'introduction, la relation avec Garils, le maître des murmures, est centrale et absolument fascinante. Ce colosse sème le doute avec une telle subtilité que le lecteur n'a absolument aucun moyen de savoir s'il est sincère ou manipule les autres. Sans doute un peu des deux et c'est ce qui en fait un méchant incroyable. Avec Seven to eternity Remender est en train d'inventer un nouveau concept: l'anti-méchant, pendant du anti-héros et auquel on tendrait à s'attacher! Nouveau concept de ce volume, le marais, sorte de monde parallèle omniprésent qui peut corrompre l'âme de ceux qui s'y sont physiquement noyés. Via ce "personnage" les auteurs développent le background sans non plus en dévoiler beaucoup. La lecture reste exigeante et demande de la concentration tant on ne nous fais pas beaucoup de cadeaux explicatifs. Mais les réponses viennent plus loin. Par certains éléments on revient vers une fantasy plus classique (le village des elfes ailés, proches de la nature) et des thèmes récurrents chez Remender (l'écologie), qui font un peu perdre de l’originalité. Ces passages correspondent aux deux sections centrales dessinées par James Harren et c'est là que le bas blesse. Malheureusement situées en plein cœur du récit, qui plus est avec plusieurs scènes d'action importantes, ce graphisme vraiment pas terrible brise la lecture à la fois thématiquement et quand à l'immersion dans cet univers fantastique. La section finale dessinée par Opena et mettant en face Osidis et ses choix est très puissante et permet de revenir dans l'histoire mais cette rupture de milieu d'album est dommageable sur le plaisir global. J'espère vraiment que cette incursion n'est que passagère et que Opena réalisera l'entièreté du prochain album (à paraître cet été aux Etats-Unis). Du coup je retire un "point à la note du premier tome, sur une série qui reste néanmoins majeure. A lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/07/12/seven-to-eternity-2BDGest 2014 - Tous droits réservés