Résumé: L'été où je suis devenue survivaliste.
Dans le sud-est d'une France post-apocalyptique, Seven et sa famille vivent reclus, sans aucun contact extérieur. La jeune fille excelle dans toutes les techniques de survie, elle en a même fait un petit blog sur un portable déniché. Elle a surtout appris à se méfier des autres humains. Mais depuis que son téléphone est en panne, la tentation d'explorer les environs devient de plus en plus pressante ! En prenant le risque de s'aventurer seule dans un village éloigné, Seven tombe nez à nez avec un inconnu, Cisco, et il semblerait qu'il s'y connaisse en technologies d'avant. Cisco s'avère être un passionné, un explorateur de tout ce qui concerne « l'Âge Perdu ». Le problème est qu'il n'est pas tout seul, il est traqué par une bande de survivants qui le chasse aussi pour ses compétences rares. Seven devra choisir entre sa méfiance des autres et son envie d'aventure ! Elle décide de se lancer, et brandit son arc pour sauver Cisco. C'est le début d'une course effrénée à travers les Cévennes, au cours de laquelle une véritable amitié va se nouer entre ces deux personnages que rien ne prédestinait à se rencontrer. Rajoutez à cela l'arrivée de Néo, un vieillard ronchon qui vit dans un parc d'attractions à l'abandon, et la situation devient vite rocambolesque...
Christian Ung fait une entrée fracassante dans le catalogue Glénat avec ce roman graphique singulier tant par son style graphique inspiré du street art et de l'animation que par son scénario haletant qui nous entraîne dans une aventure survoltée digne d'un thriller survivaliste. Tout au long du récit, Denis et Nadia Tribaudeau, véritables experts en matière de survie, délivrent de précieux conseils et astuces. De quoi apprendre les techniques de bases de ce mouvement et terminer l'ouvrage en étant plus aguerri !
V
ivant à l'écart avec sa famille, la jeune Seven va voir son destin bouleversé lorsque sa route va croiser celle de Cisco, un techkos poursuivi par des pillards. En échange de son aide pour réparer l'écran cassé de son vieux cell, Seven décide d'aider l'homme à sauver sa peau. Mais le duo n'avait pas prévu qu'il serait si difficile de survivre dans cet environnement hostile...
À première vue, Seven a tout de l'aventure telle que la bande dessinée sait en proposer ; dans un contexte post-apocalyptique, une jeune héroïne intrépide doit fuir ses poursuivants pour survivre. Le terrain est donc connu. Pourtant, rapidement, cet album laisse apparaitre une certaine ambiguïté entre sa forme d'une part et son propos d'autre part. Alors que l'emballage pourrait amener à penser que la cible est plutôt jeunesse, le propos - le survivalisme - semble destiné à un lectorat plus mâture. Cette ambivalence se retrouve également dans la construction même du bouquin. Au milieu des scènes d'actions et des rebondissements, des pages didactiques viennent ponctuer le récit. Filtrer l'eau, récupérer de l'essence dans des réservoirs, soigner les coupures ou encore se servir d'un arc pour tuer un animal sauvage, autant de fiches pratiques - sept au total - qui dénotent quelque peu et surtout déconcertent.
Qu'en est-il une fois une forme de surprise passée ? Pas grand chose hélas. L'idée de départ comme le contexte, même s'il est peu décrit, s'avèrent malgré tout accrocheurs : le personnage principal est rapidement attachant et son binôme apporte une touche d'humour bienvenue, basée sur le décalage de leurs priorités et préoccupations. Malheureusement, le manque de lisibilité des scènes d'actions prive d'immersion. De même, les dialogues qui veulent sonner "jeunes" et adaptés au monde décrit alourdissent la lecture. L'alternance entre moments drôles et plus sérieux accompagnent des changements de style surprenants qui n'apportent pas grand chose si ce n'est de la confusion. Il faut passer outre ses errances pour tenir jusqu'à l'ultime scène qui tient plus du combat contre le « boss final » que du dénouement satisfaisant.
Brouillon, Seven peine à convaincre. À trop vouloir mettre en avant son propos survivaliste, Christian Ung en oublie l'essentiel : une histoire qui tient la route, immersive et prenante. Cela est d'autant plus dommageable que, pour une première incursion dans le neuvième art, l'artiste propose un style original et identifiable au premier coup d'œil. Mais cela ne suffit pas pour faire une bonne bande dessinée.