Info édition : Préface de Mélissa Theuriau. Dossier de 6 pages par Noémya Grohan sur le harcèlement scolaire en fin d'album.
Résumé: La vie pourrait être parfaite pour Emma. Mais voilà, il y a Clarisse. Et Clarisse lui fait vivre un enfer à l'école. Elle a même réussi à monter les autres élèves contre elle. Ses parents ne remarquent presque rien, si ce n'est son changement de comportement. Et les maîtresses ne prêtent pas attention à ce que l'on pourrait prendre pour "des jeux", mais qui relève de quelque chose de beaucoup plus grave.
L
’heure de la rentrée des classes a sonné. Si, malgré la reprise des cours, la plupart des enfants sont contents de retrouver leurs amis, Emma elle, est terriblement angoissée. Harcelée à l’école, elle reste le souffre-douleur de Clarisse. Isolée, la petite fille ne sait comment s’en sortir…
Ana et Bloz (Les fonctionnaires, Les dinosaures en BD), qui ont personnellement connu cette situation, ont décidé de s’emparer du sujet sous forme de bande dessinée pour sensibiliser les élèves et leur entourage à ce problème encore peu traité. Si la question a déjà été abordée çà et là, il existe peu de documents et encore moins de bandes dessinées traitant du harcèlement à l’école élémentaire,
La forme adoptée est classique : des gags sur une planche au dessin rond et coloré. Malheureusement, les chutes laissent souvent perplexe, quand elles ne sont pas dérangeantes… Écueil probablement dû à la nature du sujet : difficile de faire de l’humour sur le thème du harcèlement scolaire, quand la volonté est de proposer un support de médiation, notamment au jeune public. Dans quelle mesure peut-on ménager les enfants en abordant de tels problèmes de société, forcément angoissants et douloureux ?
Par ailleurs, si les auteurs ont souhaité dédramatiser l’épreuve vécue par Emma en caricaturant des éléments, certains s’avèrent déstabilisants : les adultes ne sont guère présentés à leur avantage, ils peinent à constituer des figures rassurantes auxquelles se raccrocher.Clarisse, la petite tortionnaire, est campée sans subtilité et avec un peu de facilité dans l’explication de ses actes… Reste que le titre montre clairement que le début de la solution est de parler, ce qui est à souligner.
Si l’intention des auteurs est tout à fait louable de partager leur expérience et la démarche à saluer, l’essai n’est pas transformé. Le choix de l’humour en tant qu'angle d’approche n'est en effet sans doute pas le plus pertinent. À noter, un dossier instructif en fin d’album.