Résumé: Alors que les peuples du Vaste Pays se remettent à peine de la guerre civile qui a ravagé leurs terres, voici qu’on assassine, au cœur de la cité de Torrède, l’un des héros du conflit.
Estèla Ascensal, jeune auxiliaire de la garde aux capacités particulières, est appelée à l’aide par les miliciens pour enquêter sur le meurtre.
Facile de se laisser convaincre quand son père adoptif est le maître-chien de la garde.
Dans le même temps, Aelis Mendigal, ancienne combattante de Torrède, quitte la ville, elle est chargée par les autorités de cette-dernière de rechercher un scribe disparu aux confins des Provinces Onarques.
Elle ne fera pas le voyage seule, une caravane Romani, ce peuple voyageur et marchand, l’accueille en son sein.
Tandis que l’une va plonger dans le ventre de la ville pour en arracher quelques secrets, l’autre va accompagner les Romanis sur les traces de la guerre passée et l’obliger à redécouvrir, non sans difficultés, ces peuples qui furent ses ennemis d’hier.
Le bout de son voyage sera aussi celui de ses illusions.
Entre Torrède et les confins, les deux intrigues vont peu à peu révéler leurs liens, liens faisant ressurgir les vieux démons d’un conflit fratricide aux plaies encore béantes.
Et si les héros du peuple n’étaient que des criminels de guerre capables des actes les plus vils pour protéger leur légende ?
U
ne flèche déchire la nuit. Un homme s’affale. Au petit matin, la garde de Torrède découvre que Gassan Queyrel, l’un des Faucons du prince et héros de la guerre, a été assassiné. Appelée sur les lieux, Estèla Ascensal s’attelle à sa tâche de limier. Les indices convergent vers un tireur d’origine sylvestre, un peuple pourtant allié aux Onarques. Tandis que la jeune femme poursuit ses recherches et pressent qu’elle devra mettre à contribution ses dons particuliers, une autre guerrière se lance sur la piste d’un scribe porté disparu. Pour cela, elle se joint à une caravane de Romanis qui traverse les territoires des Lithis, les ennemis d’hier. Se pourrait-il qu’au bout du compte, tout soit lié ?
Après plusieurs collaborations avec Serge Carrère (Les Elfées, Cerbères, L’hériter des étoiles), ainsi que deux one-shot (L’héritage du Chaos, Gueules cassées) sous le pseudonyme de Weissengel, Gwenaël (Marcé) signe un diptyque dont le premier tome vient de paraître chez Drakoo. Expliquant s’être inspiré du conflit qui a déchiré la Yougoslavie pendant une décennie, l’auteur déploie une double intrigue ancrée dans un univers fantastique encore meurtri par les luttes qui ont dévasté les peuples du Vaste Pays. Tandis que l’un des fils narratifs débute en ville par un meurtre et se poursuit à la manière d’une enquête urbaine, l’autre engage le lecteur dans la découverte des terres avoisinantes et des populations bigarrées qui y habitent. Le tout se décline sur une toile de fond où les rancœurs, les luttes pour le pouvoir et les faux-semblants enflent progressivement, laissant rapidement percevoir que la vérité n’est ni simple ni jolie, bien au contraire.
Le récit se déroule en alternant le pistage d’Estèla dans la cité, allant de l’exploration des bas-fonds aux plus hautes sphères, en passant par l’indispensable bibliothèque, et le voyage d’Aelis qui l’amène à croiser les différentes ethnies en présence. Bien rythmé, il entraîne facilement le public dans le sillage des deux héroïnes, cependant il pâtit de quelques évidences un peu trop marquées. Par ailleurs, alors que la jeune enquêtrice suscite intérêt et curiosité du fait, entre autres, des dons singuliers qu’elle possède, la guerrière, quant à elle, fait plus pâle figure et doit beaucoup à son association avec Vuk, le Romani. Les autres protagonistes sert le propos à bon escient, mais reste en deçà.
Côté graphisme, le trait d’Elisa Ferrari illustre agréablement l’histoire, en mettant l’accent sur l’expressivité des personnages. L’artiste italienne campe des figures bien caractérisées et offre un travail intéressant sur les costumes et les décors. Les cadrages sont variés et le découpage assure une assez bonne dynamique d’ensemble, malgré des séquences d’action moins réussies, car trop figées. Enfin, la colorisation d’Axel Gonzalbo complète le tout en apportant des ambiances en adéquation avec les différentes scènes.
En dépit de quelques bémols, Une gloire fantôme constitue une entrée en matière plaisante pour Le Serment de l’acier et pourra plaire aux adolescents.
Les avis
Dunyre
Le 06/07/2020 à 12:50:56
Lecture peu emballante. Dommage le pitch me plaisait et le dessin est tout à fait correct, sans être exceptionnel.
Mais la proposition d’univers, bien étayée dans la présentation, n’est qu’effleurée dans ce tome. Certes un tome 1 doit être introductif, mais lorsque l’histoire ne court que sur deux tomes il faut tout de même avoir davantage. J'espérais donc des décors, des cases plus marquées entre les différents lieux de ce monde qui paraissait si intéressant.
Attendons de voir le tome 2, mais le 1 est une petite déception.