S
erin, détective privé, attend l'affaire qui lancera sa carrière. Ravitaillé par sa sœur, il survit dans une caravane en banlieue parisienne. Jusqu'au jour où justement une affaire se présente sous la forme d'une jeune femme qui vient soi-disant en remplacement de sa frangine. Sous le prétexte d'aller visionner "les galettes de Pont-Aven", le film culte de Serin, elle l'emmène chez elle où une bien étrange mise en scène l'attend avec un certain Jean-Pierre Marielle.
La Boîte à bulles nous habitue, depuis sa création récente, à des one shot plutôt intimistes en N&B ((A) Mère , L'immeuble d'en face) ) avec une prédilection pour la chronique sociale. Avec Serin (et également Super Coincoin) est venu le temps de la couleur. Le thème évolue également avec un polar de "proximité". Pas de complot politico-économique à répercussions internationales, mais une intrigue du quotidien à rebondissement familial.
Germain Boudier, avec son album, nous invite chez les gens du coin de la rue, au bistrot, au boulot ou dans les embouteillages et nous prouve qu'il n'est pas indispensable de chercher midi à 14h pour réaliser un bon petit polar. Pas besoin d'un milliardaire ou d'un ex-commando non plus d'ailleurs. Sur la base d'un scénario solide, une simple collègue de travail peut très bien faire l'affaire. Et c'est le cas ici, même si pour être complètement crédible, il aurait été judicieux de remplacer les R16 et autres 403 par des R18 ou 505, mais c'est un détail.
Un mot sur le graphisme tout de même, qui comme l'histoire, se veut réaliste avec une pointe de simplicité. Du Chabouté en plus lisse en quelque sorte.
A lire tranquillement en ce début d'année pour se préparer à l'inévitable avalanche de nouveautés en 2005. A noter une préface de Jean David Morvan qui avait déjà donné un coup de pouce dans feu "Pavillon Rouge" pour le futur l'immeuble d'en face de Vanyda.