Résumé: 1868, Washington DC. Diane Myers, 22 ans, est une jeune peintre surdouée que la bonne société s’arrache. Son rêve : peindre les paysages de l’Ouest sauvage et le mode de vie de ses habitants, les Indiens des plaines. Farouchement opposée aux idées politiques de son père sénateur qui ne souhaite que leur extermination, elle décide sur un coup de tête de partir à leur rencontre, matériel de dessin sous le bras. Avec l’aide du scout « Missouri », elle parvient à intégrer la tribu du célèbre chef indien Sitting Bull. C’est le début d’une belle aventure artistique et humaine pour Diane, à la découverte d’une culture fascinante menacée par la marche de l’histoire...
J
uillet 1868. Lasse de peindre les mêmes scènes d'un quotidien morose, Diane Myers rêve d'horizons lointains et de paysages sublimes pour son pinceau. Convaincue que la guerre qui décime les tribus indiennes dans les grandes plaines de l'ouest Américain pourrait être son support idéal, elle se rend, contre l'avis des siens, au plus près des hostilités. Mais la jeune et jolie artiste pourrait bien malgré elle venir perturber le cours de l'Histoire.
Après «les pirates de Barataria» et plus récemment «l'Art du crime», Marc Bourgne signe vingt ans après l'avoir imaginé un western épique et tragique. Dosant habilement évènements historiques, personnages réels et imaginaires, l'auteur installe son héroïne fictive aux côtés de sommités qui ont écrit et marqué l'histoire des États-Unis, tels que Sitting Bull et Buffalo Bill. Toujours très inspiré, il poursuit avec l'efficacité d'une nouvelle flèche faisant mouche : immédiatement touché par un script inédit, le lecteur risque d'être convaincu. Bien documenté, Le sentier de la guerre fait aussi référence au traité de Fort Laramie et au soulèvement des Hunkpapas, retraçant fidèlement la révolte des chefs Sioux dans la défense de leurs territoires sacrés et la protection des peuplades.
De visages (trop) pâles et dénaturés, il en est question dans le dessin de Didier Pagot (Le chineur, Pandora box) lesquels manquent férocement de netteté et de justesse sur les gros plans. Beaucoup plus à son aise pour les personnages en mouvements, - chevaux, diligences, baraquements et costumes d'époque - le coquin s'est fait plaisir – et pas seulement à lui - sur deux planches de scènes torrides et sur une troisième de squaws dénudées. Plaisant dans son ensemble, le graphisme est correctement mis en couleurs par Zuzanna Zielinska croisée auparavant sur Les Maîtres saintiers.
A l'ouest il y a donc du nouveau ! Sur un rythme soutenu et qui ne souffre d'aucun répit, Le Sentier de la guerre se goûte d'abord sans faim puis se dévore tout cru comme le cœur encore chaud et palpitant du bison fraîchement abattu.
Les avis
Erik67
Le 19/10/2020 à 09:06:21
J'ai été assez emballé par cette belle couverture. On est entrainé dans les guerres indiennes de la seconde moitié du XIXème siècle. Il s'agit d'assouvir les derniers indiens à savoir les lakotas qui résistent dans le Dakota. Une jeune artiste idéaliste prend position pour les sauvages contre son père exterminateur et part les défendre.
C'est vrai que le postulat est un peu naïf surtout quand on connait la position des femmes dans la société de l'Ouest américain. Cela part d'un bon sentiment car on est placé du côté des indiens mais ce n'est guère crédible.
J'ai adoré le graphisme particulièrement soigné et réaliste quant à lui. C'est assez enthousiasmant.
Au final, une aventure assez romanesque mais qui ne brille pas par l'originalité. Pour autant, j'attends quand même la suite et fin avec le second tome.
yannzeman
Le 24/08/2018 à 16:43:06
J'ai passé un "bon" moment de lecture, si tenté qu'on puisse se délecter d'un sujet aussi dramatique que l'holocauste des indiens d'Amérique.
Le sujet est fort, intéressant, lorgne du côté de "danse avec les loups" (inévitablement...), et ne donne pas forcément une juste image des indiens, de ce qu'ils ont vécu.
Leur côté guerrier, par exemple, je n'y crois pas plus que ça.
L'Europe a passé son temps à se faire la guerre, à travers les siècles, d'une région à l'autre, d'un pays à l'autre, et ce n'est pas l'indien qui est belliqueux, mais l'homme, quand il est question d'espace vital et d'expansion.
N'empêche, l'histoire se lit bien, parce qu'elle est bien écrite.
Le scénariste sait y faire, et ce n'est pas une surprise pour qui lit déjà "pirates de Baratavia".
Le dessin, par contre, mériterait plus de netteté.
Le dessinateur sait positionner ses personnages, dessiner des décors, illustrer le mouvement, mais les visages sont un peu moyen.
A une autre époque, ce dessinateur aurait continué à travailler comme assistant d'un dessinateur confirmé.
La suite ne s'annonce pas joyeuse, fatalement.
Un album à réserver aux personnes non dépressives !