Info édition : Noté "Première édition". 6 pages de "Recherches Graphiques" en fin d'album
Résumé: À cinq ans, la jeune renarde Yeowoo part vivre à la campagne chez son grand-père et sa tante. Rejetée par les siennes, une poule jardinière, Paulette, devient sa nouvelle voisine. Cette dernière n'a jamais pu pondre d'oeufs et considère la petite renarde solitaire comme son propre enfant. Avec son aide, Yeowoo mûrit, grandit et commence à apprécier la vie à la campagne, la vie tout simplement.
Cinq ans ! Yeowoo, la petite renarde, est excitée à l’idée de souffler les bougies de son gâteau d’anniversaire – aux fruits rouges, s’il vous plait ! Mais, la journée vire au cauchemar avant même que la table de fête ne soit dressée. Une dispute entre adultes, un départ et voilà la gamine expédiée à la campagne pour y vivre avec son grand-père et sa tante. Le changement est rude. Puis, l’enfant rencontre une nouvelle voisine des plus intrigantes : Paulette, la poule jardinière. À tâtons, une amitié naît.
Déjà remarquée pour Je ne suis pas d’ici, la Sud-coréenne YunBo revient avec un album jeunesse qui confirme son talent de conteuse et d’illustratrice. En effet, subtilité, délicatesse et fraîcheur se dégagent de Seizième printemps.
Au fil de douze chapitres, l’autrice y narre le cheminement d’une enfant esseulée, oubliée par des parents qui ont manifestement mieux à faire, peu en phase avec ceux qui l’ont recueillie et qui mûrit progressivement au contact d’une amie inattendue et singulière. Comment ne pas s’attacher à la rousse Yeowoo, qui, si elle a un caractère bien trempé et peut se montrer agaçante, n’en demeure pas moins touchante par sa blessure palpable et sa volonté d’être (enfin !) entendue. Le divorce et ses conséquences aussi difficiles que traumatisantes sont abordés avec finesse, de même que la différence et les caractéristiques qui font de chacun un être unique, quel que soit son âge. À cet égard, tant Paulette, la gallinacée confidente qui ne peut pas pondre, que Yeonju, la tata vieille fille, ou même le papy dépassé par les événements s’avèrent également justes dans leur manière d’être. Les dialogues et les interactions fonctionnent aussi très bien.
Graphiquement, le charme opère pleinement. Une grande douceur et une agréable poésie imprègnent les dessins à l’aquarelle. Le trait se fond dans les couleurs, tout en étant précis, et les décors, riches et soignés, confèrent de la matière aux planches. Sans contour encré, les vignettes se succèdent, en alternant les plans et les cadrages avec à-propos. Enfin, le format à l’italienne participe pleinement au plaisir et au confort de lecture des quelques cent-dix pages de l’album. Le cahier de recherches graphiques à la fin, ainsi que les jolies études de fleurs au début de chaque chapitre constituent un régal supplémentaire.
D’une grande justesse dans son propos et magnifique visuellement, ce Seizième printemps emporte par son cachet raffiné et sa poésie. Une très belle réussite !
La preview
Les avis
Eric DEMAISON
Le 10/01/2023 à 13:23:57
Le travail est soigné. Les dessins sont beaux et le choix de projeter l'histoire d'une enfant délaissée par ses parents dans le monde des renards, s'il surprend au début, ne s'avère pas désagréable.
Mais j'ai trouvé l'histoire sans intérêt - comment cette enfant va surmonter son mal-être profond suite à son délaissement par ses parents?. Il ne suffit pas d'avoir un drame pour faire de bonnes histoires. Le traitement, le rythme, le point de vue sont aussi des éléments essentiels. Mais tout cela manque dans cet album. J'ai trouvé que l'on est plus dans de la sensiblerie que dans la sensibilité.
Je me suis profondément ennuyé à cette lecture.
HoutchyPoutchy
Le 25/10/2022 à 21:22:57
Excellent album, tant sur le fond que la forme !
Un vrai plaisir à tenir en main ce format à l'ialienne, donc le découpage de l'histoire et des cases tire intelligemment parti.
Le récit est prenant, et la tristesse des propos est parfaitement accompagnée par le trait délicat et coloré de YunBo. Elle dépeint aussi bien les expressions contrariées d'une petite fille renarde que la végétation verdoyante du hameau des renards.
On demande un 32e printemps, tant pour le plaisir des yeux que pour avoir à frayer à nouveau avec Odette et Yeowoo !
abel.gance
Le 12/05/2022 à 15:48:55
Je souscris pleinement à cette critique et en toute logique, l'inclurais ainsi dans les coups de coeur.
Très bel album, tant sur le fond que la forme.
Beaucoup de délicatesse et d'élégance chez cette autrice, à l'instar des tenues vestimentaires magnifiques de Yeowoo