Le 03/02/2023 à 07:50:38
Suis-je en qualité d’homme automatiquement sexiste ? Non, je ne le pense pas. D’autres pourraient dire « on ne sait jamais !». Cet ouvrage s’adresse prioritairement aux femmes afin de les convaincre à devenir de vraies féministes à part entière. Mettez-vous en rang de combat ! En effet, l’auteure Marine Spaak part du postulat qu’il est assez mal vu d’être qualifié de féministe alors que les idées défendues sont parfaitement légitimes. Il est incontestable que les inégalités homme-femme doivent être combattues pour arriver à une stricte égalité. D'une manière générale, le féminisme peut être considéré comme un mouvement visant à mettre fin au sexisme, à l'exploitation et à l'oppression sexistes et à réaliser la pleine égalité de genre en droit et en pratique. Marine Spaak dénonce la ville qui est un lieu fait pour les hommes et non pour les femmes qui ne s’y sentent guère en sécurité. En effet, tout d’abord, il y a pratiquement que des noms de rue d’hommes célèbres et très peu concernent les femmes alors qu’elles ont également marqué l’Histoire. Je suggère de remplacer toutes les rues « Napoléon » par « Joséphine » car cela serait plus politiquement correcte. Le mouvement de débaptisation a d’ailleurs commencé un peu partout. Par ailleurs, il manque sérieusement des toilettes ce qui obligent les femmes à de très courts trajets en milieu urbain. Au passage, l’auteure dénonce ces hommes qui urinent à chaque coin de rue. Qu’est-ce qu’on dirait si on voyait une femme le faire ! Il y a également trop de publicité mettant en scène l’anatomie féminine véhiculant l’idée qu’il faut souffrir pour être belle. A quand les fortes corpulences sur les affiches des abris bus ? Par ailleurs, il faut bannir les contes de fée style « Cendrillon » ou « La petite sirène » qui vante l’amour parfait avec le beau prince qui n’a que l’embarras du choix. Et puis, il faut également faire attention avec le cinéma qui met la femme dans une position de victime à commencer par les film d’horreur. Pour compenser, l’héroïne est toujours une femme forte qui viendra à bout de l’assassin (vendredi 13, Scream…). Cela justifie les massacres de toutes les autres femmes innocentes. A bas « Autant en emporte le vent » ! Prenons l’exemple de la grammaire qu’on apprend à nos enfants. Selon le principe du masculin l'emporte sur le féminin, l'adjectif qui qualifie plusieurs noms de genres différents s'accorde automatiquement au masculin. POURQUOI le masculin l’emporte sur le féminin ? C’est une aberration la plus abjecte ! L’Académie française est pointée du doigt ! Prenons l’exemple des nominations que cela soit pour Angoulême ou pour les césars, pourquoi il n’y a pas plus de femme nominée dans les différentes catégories ? On notera le fair play assez élégant d’un auteur de bande dessinée qui en 2016 à refuser la nomination à Angoulême pour manque de parité. Riad Sattouf a fini par obtenir gain de cause en 2023 puisque c’est lui le grand gagnant d’Angoulême. Pourquoi les équipements sportifs pour homme (stade de foot, de rugby ou de skate) tiennent-ils une place plus importante que celle consacrée aux femmes ? Pourquoi toujours des hommes à la tête de l’Etat ? Prenons une femme la prochaine fois. Euh oui, d’accord, votons alors Marine. L’auteure montre l’exemple de Barack Obama qui déclare dans un discours : « Je suis le mari de Michelle ». Voilà, on est dans l’énumération de toutes les situations sexistes qui seront passés au crible fin. C’est parfois édifiant. A vrai dire, je n’ai pas été à l’aise en ma qualité d’homme avec cette lecture de BD féministe même si le fond demeure une triste vérité. J’ai peur également qu’on aille trop loin parfois dans un désir de vengeance. Même moi, je ne pense pas à mal quand j’offre une belle poupée Barbie à une petite nièce. Serais-je un jour condamné ? On perd progressivement la plupart de ces repères dans une société asexuée. A titre strictement personnelle, je m’abstiens de faire des bises aux collègues féminines même pour souhaiter la bonne année ou même de faire des compliments sur leur tenue vestimentaire. J’ai également connu une très mauvaise expérience avec une responsable hiérarchique féminine voulant se servir des hommes dans un soi-disant juste retour des choses. Il est vrai que cette lecture s’adresse prioritairement aux femmes qui doivent se libérer de leur carcan. Le combat des femmes a permis des avancées, mais il reste encore beaucoup à faire ! J’ai beaucoup de respect pour celles qui font avancer les choses en ce domaine. Je tiens à dire pour ne pas qu’il y ait d’équivoque possible que mon présent avis est à lire au second degré. Maintenant, sur le fond, je trouve que c’est bien d’expliquer les mécanismes sur le sexisme ordinaire au quotidien d’autant que l’auteure emploie également l’humour caustique afin de faire passer son message. Il y a une construction en 12 chapitres sur des thématiques différentes. C’est assez bien construit avec un dessin simple et coloré qui rend la lecture assez agréable. Cela pousse à la réflexion et c’est plutôt positif même si c’est parfois un peu polémique.Le 03/12/2022 à 18:44:44
Chouette album, qui illustre à quel point le sexisme est partout dans nos sociétés (langage, mentalités et même... urbanisme !). Intéressant et bien documenté, ce livre pousse à la réflexion sur nos pratiques sociales. Note : 3,5/5.BDGest 2014 - Tous droits réservés