Résumé: Saviez-vous qu’on n’offre pas de fleurs quand on est invité, qu’il ne faut jamais mettre de talons avec un pantalon, ni croiser les jambes, ni trinquer, ni dire «à vos souhaits», qu’on ne boit pas le jus des moules et que la cuillère du potage ne doit jamais toucher vos lèvres…?
La dessinatrice Catherine Meurisse est allée suivre pour vous un stage d’apprentissage des usages du monde à l’Académie du savoir-vivre de la baronne Nadine de Rothschild et vous révèle tout ce qu’il faut savoir pour réussir dans le beau monde.
Savoir-vivre ou mourir est le guide indispensable, hilarant et instructif, d’un voyage dans la jungle de la bonne société !
I
l y a encore des lecteurs de La princesse de Clèves, et certains y trouvent matière à plaisir et à rêverie*. Elle en fait partie et entend bien être à la hauteur lorsqu’un M. de Nemours se présentera. Pour cela, elle n’hésite pas à s’inscrire à l’Académie du savoir-vivre de la baronne Nadine de Rothschild à Genève. Elle ? L’auteure ? Celle qui prête ses traits à l’héroïne et qui, poussée par une amie journaliste, a suivi l’apprentissage décrit dans le livre, mais peut-être peut-on ne pas pousser les similitudes trop loin sans être désobligeant...
« Le passeport de la réussite de toute femme qui se respecte. » Pour certains lecteurs occasionnels en mal de recettes, sans doute, mais pour le fan, non dupe et familier du second degré, Savoir-vivre ou mourir ne sera probablement pas son livre favori. À mi-chemin entre le guide et le témoignage d’une apprentie fleur bleue, celui-ci laisse une impression pour le moins mitigée. Après son formidable Mes hommes de lettres dans lequel elle se livrait à une relecture facétieuse et espiègle de certains incontournables de la littérature classique, puis Drôles de femmes où elle apportait ce qu’il fallait d’humour et de tendresse pour donner vie aux interviews de Julie Birmant, Catherine Meurisse propose un essai plus commun.
La faute en revient au sujet traité, archi-rebattu, qui, par nature, n’est guère passionnant et, c'est une certitude, ne donne pas à l’album la dimension de « défi » jubilatoire qui imprégnait ses deux précédents succès. Les personnages sont bien sûr stéréotypés et ridicules à souhait (de la rigide dispensatrice des usages qui doit se sentir parfois une âme de missionnaire, à la psychologue déboussolée chronique, en passant par la la supposée oie blanche qui aimerait frayer dans un monde inconnu), le contraste entre extrême raffinement et comportements frustres produit logiquement son petit effet. Pourtant, induit par un sentiment de déjà-vu permanent, l’ennui plane toutefois sur le boudoir où le quatuor officie aussi sûrement que dans certains dîners en ville. Les mises en situation et en application des préceptes n’y changent pas grand-chose. Il y a des pseudo-ratages de certains qui valent bien certaines réussites d’autres, et c’est parce que l’attente est forte qu’il y a déception, mais le verdict est sans appel : Catherine Meurisse nous doit une revanche.
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*Des déclarations de Nicolas Sarkozy, Président de la République - que l'on aperçoit sur la première planche de l'album, en 2006 et 2008, à propos de la pertinence de faire du roman de Mme de La Fayette un pivot incontournable des concours de l’Administration avaient suscité une « émotion » dans certains milieux littéraires et journalistiques. Par extension, ces interventions avaient été interprétées comme une critique intrinsèque de l’ouvrage et des enseignants qui inscrivaient le classique et précieux ouvrage à leur programme.