Le 17/10/2020 à 11:14:04
Savage ressemble à ces comics d'autrefois mise en valeur par Richard Corben. Je pense notamment à Temps Déchiré qui fait coexister des êtres humains et des dinosaures prêts à les dévorer. Au niveau du pitch, il est plutôt intéressant avec cette star mondial du football et de son épouse mannequin qui gère sa carrière professionnel. Ils sont dans un jet privé qui s'écrase sur une île perdue où ils vont croiser pour leur plus grand malheur des tyrannosaures. Cela sera un carnage. Le récit va se croiser sur leur nourrisson qui va grandir et devenir une sorte de Mowgli ou de Tarzan, roi de la jungle prêt à faire du corps à corps avec ces bestioles. Rien n'est crédible. C'est assez bourrin dans les dialogues. Cela demeure une bd de pure divertissement. Une œuvre qui appelle d'ailleurs à une suite mais rien n'est moins sûr avec les comics édité en one-shot. A noter également que cela va beaucoup trop vite au niveau des événements qui s'enchaînent. Cela aurait mérité un meilleur développement. C'est dommage car il y avait de la matière. Au niveau du dessin, il y a deux époques différentes. J'ai beaucoup aimé le graphisme sur le passé et un peu moins celui du présent assez flou en ce qui me concerne. Encore une variation du monde perdu d'Arthur Conan Doyle. Pour l'originalité, c'est perdu d'avance.Le 22/11/2018 à 14:35:47
Traitement habituel chez Bliss: descriptif du contenu et crédits et début d'album, galerie de couvertures et analyse de la répartition du travail entre scénariste, dessinateur, encreur et coloriste en fin d'album. Très jolie couverture "sauvage" qui montre le talent de Lewis Larosa... Il y a quinze ans un avion privé s'écrase sur une île déserte. A son bord la famille d'une célébrité du football. Et sur l'île, une faune sauvage... des dinosaures, mais pas que! Savage n'aurait pu s'intituler autrement tant l'ensemble du projet est porté par le titre. Avec les deux talentueux dessinateurs habitués de Valiant Lewis Larosa (Bloodshot Salvation) et Clayton Henry (Harbringer wars), Bliss nous propose avec ce faux one-shot - une suite est annoncée en fin d'album - un exercice de style pour l'enfant qui subsiste dans ces dessinateurs et leurs lectures pulp d'alors... Cet album est la variation de Valiant du thème "dinofighting" ou celui de la terre intérieure qui a fait les beaux jours des BD pulp de la première moitié du XX° siècle et du Shanna de Frank Cho. L'histoire est simple et (comme souvent chez Valiant) alternée entre maintenant et avant qui permet de changer de dessinateur. Le trait classique et élégant de Clayton Henry appuie la relative normalité du début et le sentiment de contrôle, et tranche avec les sections de son comparse, utilisant allègrement un découpage atypique pour illustrer la violence, la sauvagerie, la folie du jeune survivant devant déployer d'autant plus de rage pour compenser sa nature humaine face aux féroces reptiles. L'album Rocher Rouge critiqué récemment utilisait également cette technique classique du thème du naufragé sur une île (pas) déserte sur une d'un basculement progressif de la normalité à l'horreur. Le gros point fort de cet album est donc sa partie graphique, vraiment impressionnante, tant par le style des auteurs que par leur capacité à s'adapter pour exploiter totalement le média BD pour transcrire une ambiance qui se passe souvent de dialogues. Les scènes de combat du héros contre les dino sont réellement impressionnantes de dynamisme et de rage, notamment via des cases au détour indispensable au dessin. Je découvre Lewis Larosa après Bloodshot et je crois qu'aucun dessinateur ne m'a autant impressionné dans son découpage depuis Olivier Ledroit.. Le principal regret est que le tome soit si court et ne permette pas de développer la vie sur l'île, l'utilisation des dinosaures (certains passages rappellent le mythique Gon). La partie post-apo avec les hommes est un peu plus faible mais permet une ouverture sur la suite qui permettra de donner une vraie stature à ce projet en le sortant du seul plaisir coupable de dessinateurs qui jouent avec leurs jouets. Cet album (un peu court) est donc une vraie réussite, sans grande ambition mais qui parvient grâce à une intrigue simple et un découpage général très talentueux à donner de l'enjeu à cette chasse continue et se paie le luxe de poursuivre le jeu, avec on l'espère, la même équipe aux manettes! *Un colloque a eu lieu en 2015 et donné lieu à un magnifique article sur le thème du dinosaure dans l'imagerie populaire, avec des centaines d'images et références: https://dejavu.hypotheses.org/2423 Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/11/09/savage-1BDGest 2014 - Tous droits réservés