Résumé: Dans les hautes terres d'Ergwad, le roi Arthmel vient de mourir, laissant son trône au brutal prince Oghor. Ce dernier, craignant de se voir évincé par sa soeur, la princesse Hélia, la fait emprisonner. Son seul crime ? Que la Pyrize, une pierre mystérieuse, l'ait désignée responsable de l'éveil du dragon qui va ravager le royaume... Hélia, rebelle et fougueuse, va s'évader, emportant la Pyrize. Accompagnée de Yoyo, de la race des Khtolls, elle va se diriger vers Kohrmor, la terre des dragons, afin de combattre la terrible créature menaçant son peuple. Elle n'est dorénavant plus princesse. Mais guerrière ! Et elle ira jusqu'au bout d'elle-même, de tous les dangers, de toutes les surprises que lui réserve sa quête.
On a trop vite réduit Bédu aux célèbres Psys ! Car après Hugo, ce grand auteur renoue avec une heroic fantasy à la fois raffinée et populaire, pour un album déjà incontournable.
U
n royaume en danger, une princesse rebelle, des peuples étranges et un dragon... tous les marqueurs de la fantasy se retrouvent dans SangDragon, de Bédu. Qu'un vétéran de septante-six ans se lance dans la réalisation d'un copieux album de près de cent planches peut surprendre. Depuis l'arrêt de la série des Psy, l'auteur retrouve une nouvelle jeunesse, replongeant dans un univers médiéval fantastique qu'il avait déjà abordé dans les années quatre-vingt, entre autres dans Hugo.
D'emblée, les premières pages présentent une mise en images efficace. Le dessinateur possède un solide bagage en termes de construction et de cadrage. La lecture est plaisante. Malheureusement, une certaine monotonie s'installe rapidement. Si le dessin est solide, quoiqu'un peu trop carré, il manque cruellement de dynamisme, ce qui est surtout problématique dans les scènes d'action. De plus, les décors sont souvent réduits à leur plus simple expression. De nombreuses cases en sont même complètement dépourvues. La mise en couleur se révèle vite terne, échouant à insuffler une atmosphère à l'ensemble.
Quant au scénario, il repose sur une intrigue plutôt classique dans son déroulement, jusque dans ses rebondissements les plus "inattendus". Les dialogues extrêmement plats n'aident pas non plus à apporter un peu de vie à l'ensemble. En fait, SangDragon donne l'impression de replonger dans un imaginaire et un style imprégné des années quatre-vingt. La passion et l'enthousiasme de Bédu sont palpables. Pourtant, il se retrouve tiraillé entre un style qui aurait pu susciter la nostalgie réconfortante chez un public âgé et une envie de modernité qu'il n'arrive pas complètement à concrétiser. Objectivement, il est difficile de ne pas être admiratif devant cette prise de risques d'un artiste qui se remet clairement en question en réinvestissant un domaine particulièrement codifié. Il s'y sent visiblement très à l'aise, sans renier son style. Hélas, il tombe dans l'ornière d'un album qui semble n'atteindre aucune cible. À la fois trop enfantin pour un lectorat adolescent ou adulte, et trop éloigné des standards actuels pour séduire les gamins, plus habitués à un rythme autrement trépidant.
La preview
Les avis
Cellophane
Le 20/08/2024 à 11:40:52
J’aime Bédu.
J’aime son dessin à la fois rond et rectiligne, ses personnages visuellement caricaturaux avec peu d’éléments mais une épure qui réussit à être suffisamment réaliste.
J’aime les expressions de ses personnages, la vie dans ses cases.
Et je suis donc pleinement satisfait avec cette BD avec plein d’excellentes touches d’inventivité – surtout le parlé des petits gugusses bizarres qui m’a bien éclaté.
Je ne suis pas fan de fantasy en soi mais l’histoire fonctionne. Comme je ne lis pas grand-chose dans le domaine, je ne m’avancerai pas sur l’intérêt ou l’originalité de la trame.
Mais comme Bédu peut m’emmener où il veut, je l’ai suivi avec plaisir.
addrr
Le 28/03/2024 à 00:25:14
Un album étonnant par sa sincérité et son côté touchant. Ce n’est pas parfait, pas vraiment surprenant non plus, mais c’est très bien fait et beau.