Résumé: Amour et racisme, planteurs et pirates, l'aventure d'un jeune homme dans les Antilles au siècle dernier. Tristan a 14 ans. Fils d'un homme disparut en mer, il mène une existence libre et joyeuse dans un petit village de pêcheur. Son meilleur ami, Marc-Antoine, est né dans une famille de riches planteurs qui accueillent Tristan comme leur propre fils depuis qu'il a sauvé la vie de son ami. Mais la grand mère de Tristan est noire, et cela ne peut s'oublier dans le monde confiné de hiérarchie des Antilles du 19e siècle. Amoureux de la fille d'un planteur, trahi par tous, accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, fasciné par les pirates... Quel sera le destin de Tristan ? Un véritable roman bédéssiné écrit par Stephen Desberg et splendidement illustré par Bernard Vrancken. Résumé (ALBUM) : A la fin du 19ème siècle, beaucoup de français ont émigré aux Antilles. Certains s'y sont considérablement enrichis. Ainsi en est-il des Languenau et des Pérolles dont les plantations de coton et de canne à sucre s'étagent sur les collines dominant la mer. Tristan ne fait pas partie de ce milieu fortuné. Son père s'est perdu en mer et sa grand mère entretient un certain mystère sur les origines de la famille. Nostalgique de ses racines africaines et obsédée par le souvenir douloureux de son voyage sur le bateau des négriers, cette vieille esclave affranchie veut que son petit-fils ne souffre pas du sang noir qui coule dans ses veines. Tristan s'est lié d'amitié avec le fils des Pérolles. Il s'est surtout épris de Madeleine, la soeur de son ami. Celle-ci n'étant pas indifférente à ses sentiments, le jeune homme entrevoit l'avenir avec assurance et oublie un peu vite sa modeste condition. C'est oublier Christo Langueneau qui n'entend pas que ce descendant d'esclaves bénéficie des privilèges des nantis. Cette somptueuse et prenante histoire d'amour et de haine s'inscrit dans la lignée des grandes sagas romantiques. La jalousie, l'orgueil, la passion s'y mêlent à l'exubérance d'une nature luxuriante.
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Par les auteurs d'IRS", annonce fièrement un autocollant placé en couverture. Certes, mais la comparaison s'arrête là ! En effet, ici, point d'agent spécial du fisc traquant les fraudeurs au risque de sa propre vie mais bien un jeune homme, fils de servante dans une plantation coloniale des Antilles, qui aura pour ambition de se faire une place dans la haute société malgré son quart de sang noir, impur.
En soi, l'histoire n'est pas de la plus grande originalité : une amitié qui lie deux enfants de milieux différents, séparés par un système de classes sociales aveugle et injuste, un amour impossible, la remise en question de l'esclavage et du colonialisme, la façon dont des hommes - et des femmes - s'intègrent dans un système de société avant d'en éprouver les limites... Rien de bien novateur mais l'ensemble est parfaitement imbriqué, porté par des personnages forts et un rythme qui alterne judicieusement scènes d'action et d'introspection. Aussi, une fois la lecture entamée, impossible de l'interrompre tant le sort des différents protagonistes, tous liés par un serment qui devra affronter l'épreuve du temps et de la réalité, reste indécis jusqu'au dénouement.
Quant au dessin de Vrancken, il est lui aussi fort éloigné d'IRS, plus en douceur, moins carré et accompagné de couleurs lumineuses qui dépeignent à merveille les décors paradisiaques dans lesquels se déroule l'histoire. Dans un style qui se situe plus entre Le Scorpion et Les Suites vénitiennes, avec toutefois un classicisme peut-être encore plus marqué, il parvient donc à donner une âme aux personnages et à véritablement les faire vivre.
En définitive, Desberg nous offre avec Le Sang noir un récit qui emprunte le souffle épique d'une série comme De cape et de crocs sans pour autant rebondir de péripéties en péripéties : quatre volumes, ici regroupés en intégrale et agrémentés d'un dossier en fin d'album, pour une intrigue qui ne souffre ni longueurs ni temps morts inutiles. Une histoire de flibuste, de passion, de trahison, de vengeance et de tragédie qu'il aurait été dommage de laisser enfouie au fond d'un catalogue qui recèle quelques petits trésors...
Les avis
cachou
Le 12/10/2008 à 19:34:50
He bin voilà, se qui devait étre fait est fait, et franchement je ne le regrette pas du tout.
Je connaissais les deux auteurs pour leur réussite avec IRS, il faut dire qu'içi, dans cette histoire, ils ont superbement réussi aussi.
Le dessin est bien et se lie bien au scénario, quant à Desberg, il n'y a rien à dire si se n'est bravo pour une telle histoire, que du bonheur passé.
cydream
Le 18/12/2007 à 14:42:07
A part quelque problemes de "realisation" (certains intervenants ou evenements ont tendances a arriver comme un cheveux sur la soupe), on est pris dans une histoire dont on souhaite connaitre la fin.