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imanche ne va pas bien du tout. Depuis que son ami Samedi vit avec Julie et les deux bébés, il se retrouve souvent seul à pêcher et ne sait plus bien pourquoi il le fait. D’ailleurs Roberto, qui a réponse à tout, a mis un mot sur ce qui lui arrive : une dépression grave. Comme de toute façon, Samedi ne veut plus entendre parler d’aventures et préfère se consacrer entièrement à sa famille, le pauvre Dimanche décide de partir seul et à contrecœur, pour découvrir enfin ce qu’est cette maison qu’on voit toujours à l’horizon.
Samedi et Dimanche n’est pas une série uniquement réservée aux enfants. Malgré un graphisme dépouillé et des couleurs vives, des histoires d’une apparente naïveté et des dialogues compréhensibles par tous, les albums ont plusieurs niveaux de lecture. Malgré cela, tout y est fait pour plaire aux enfants. Les personnages principaux, deux lézards, aidés par un vieux sage, un oiseau violet, vont vivre des aventures insolites et inattendues. Lors de leurs échanges, ils utilisent un langage clair et accessible mais, en même temps, ils vont se poser des questions essentielles sur leur vie de tous les jours. Après quatre tomes, Fabien Vehlmann réussit admirablement à tenir en haleine le lecteur, quel que soit son âge.
Pourtant, dans l’Odyssée aux allumettes, les deux personnages semblent décidés à mener différemment leur vie, sans poser toutes les questions qui apparaissaient dans les premiers tomes. De ce fait, on a davantage de plaisir à suivre leur aventure qui se présente maintenant plus sous la forme d’une intrigue, sans pour autant avoir perdu la simplicité de la narration et la poésie dont témoigne le dessin de Gwen de Bonneval.
En conclusion, cet album plaira aux enfants pour le dessin et la découverte de l’île, et à leur parents pour l’ambiance humoristique et les sujets abordés. Ces derniers ne devront cependant pas être surpris par les questions passionnantes que cette métaphore de Robinson Crusoë ne manquera pas de susciter.