Résumé: Un été, quelque part en France, avant les réseaux sociaux et les téléphones portables. Il fait beau, il fait chaud, les vacances sont longues, les journées surtout. Où aller quand le décor mélange si peu de verdure et tant de béton, que faire quand on n’a rien à faire. C’est dans cette ambiance de désœuvrement que l’on rencontre ces sales gosses ; souvent livrée à elle-même, à la recherche du moindre divertissement, la petite troupe se cherche et se tourne autour, se provoque et s’affronte, et petit à petit, se frotte au monde – bref, fait les quatre cents coups. Fumer une première cigarette ? Fait. Un pétard dans une crotte chien ? Fait. Se planquer dans la cave ? Fait. Et après ? Par petites touches, à travers ces portraits d’enfants, c’est le chaos du monde que l’on devine : l’apprentissage de l’amour, la complexité des sentiments et des relations, la violence physique comme psychologique. Tout est déjà là, mais il manque encore l’indignation, et la révolte est bien timide. Car chaque enfant aborde son quotidien avec ses propre fêlures, ses propres tourments, et derrière, il y a la famille, absente, décomposée ou envahissante, et aussi, parfois, réconfortante, aimante. Peggy Adam se place ici en observatrice amusée de tout ce bruit et cette fureur, mais en démiurge bienveillant, ne tente de faire le procès ni des enfants, ni des parents. A l’instar de Plus ou moins…, Les Sales Gosses est une oeuvre drôle et emportée, qui décrypte avec humour et finesse les relations humaines dans ce qu’elles ont de plus délicat mais aussi de plus compliqué.
Je n’ai jamais trop aimé les sales gosses. Ils prolifèrent de partout. Cependant, il faut bien que jeunesse se passe. Et puis, dans des quartiers composés de HLM, il est difficile de bien s’épanouir. Il faut faire avec ce que l’on a.
Et souvent, ce sont des petites bandes qui se forment afin de passer le temps. Les jeux les plus variés se multiplient. Cela soude tout un groupe où des rivalités peuvent également se former. Il suffit parfois d’une fille que deux jeunes hommes se partagent les faveurs afin de gagner son cœur.
On est dans la tranche de vie dans tout ce qu’il y a de plus banal. Il ne se passera pas grand-chose de très marquant Il s’agit simplement d’avoir une photographie assez réaliste à travers des dialogues pas toujours très passionnants. L’époque non précisée au départ est sans doute les années 80.
J’ai tout de même retenu un épisode assez marquant quad le jeune récupère l’oiseau qui croit endormi et qu’il ne le retrouve plus au petit matin croyant qu’il s’est envolé. C’est toute l’innocence de l’enfance qui est décrite à travers cette scène touchante.
Une autre scène a retenu toute mon attention. C’est celle de l’intervention des pompiers dans un ascenseur où une petite fille est restée coincée. La mère fait le reproche au grand frère de 8 ans de ne pas avoir bien surveillé sa petite sœur. Or, on voit bien que c’est à la mère que doit être dévolue ce rôle. C’est tout le problème des parents absents qui ne jouent pas leur rôle d’éducateur. On s’étonne ensuite que la société part en vrille avec de tels comportements.
Un mot sur le graphisme de l’auteure Peggy Adam pour dire que le trait est assez simple et vif. Il va à l’essentiel. C’est rehaussé de belles couleurs afin de rendre la lecture plus agréable. Je note quand même une sérieuse amélioration depuis ma lecture de « Plus ou moins…: le printemps » qui ne m’avait guère marqué.
Bref, c’est le portrait tout en finesse d’une jeunesse défavorisée qui est décrite à travers ces petites scènes de vie.